«Tactique d'intimidation» russePremière ministre estonienne: «Je ne me tairai pas»
AFP
14.2.2024
La Première ministre estonienne, Kaja Kallas, a dénoncé mardi la «tactique d'intimidation habituelle» de la part de Russie à la suite du lancement par Moscou d'un avis de recherche envers elle et d'autres responsables européens.
AFP
14.02.2024, 08:11
14.02.2024, 08:15
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Le Kremlin motive l'émission d'avis de recherche en accusant les responsables baltes et polonais d'hostilité à l'égard de la Russie, du fait d'une vision différente de l'Histoire de leurs relations.
«L'action de la Fédération de Russie n'est pas surprenante, car il s'agit de sa tactique habituelle d'intimidation», a dénoncé Mme Kallas dans un communiqué, promettant de continuer à soutenir l'Ukraine déchirée par la guerre et de lutter contre la «propagande russe».
«Je ne me tairai pas, je continuerai à soutenir l'Ukraine avec force et je me prononcerai en faveur du renforcement de la défense européenne», a-t-elle dit.
Les Etats baltes, membres de l'UE et de l'Otan, qui craignent les ambitions militaires du Kremlin, considèrent que l'URSS les a occupés, tandis que Moscou se voit comme un libérateur et juge toute autre approche comme une «falsification de l'Histoire», un crime en Russie.
Mme Kallas et d'autres responsables baltes et polonais sont poursuivis pour la «destruction de monuments aux soldats soviétiques», a déclaré mardi la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova. «Les crimes contre la mémoire des libérateurs du monde contre le nazisme et le fascisme doivent être punis. Et ce n'est que le début», a-t-elle ajouté.
Ces dernières années, plusieurs de ces monuments hérités de l'URSS après la Seconde Guerre mondiale ont été démontés dans les pays baltes et en Pologne, en signe de rejet de la période soviétique, ces Etats considérant avoir été occupés par l'URSS.
Une minorité russe réside en Estonie, Lettonie et Lituanie, trois ex-républiques soviétiques aujourd'hui membres de l'UE et de l'Otan qui ont des relations tendues avec Moscou.
Ces relations se sont encore envenimées avec le conflit en Ukraine. Les pays baltes, qui considèrent que la menace d'une invasion russe est réelle, soutiennent activement Kiev dans sa lutte contre l'armée russe.