Egypte La présidence de Sissi pourra être prolongée

ATS

23.4.2019 - 22:31

La révision constitutionnelle prolongeant la présidence Sissi a été approuvée. 88,83% des Egyptien ont accepté le référendum.

Le président de cet organisme, Lachine Ibrahim, a précisé lors d'une conférence de presse au Caire, que 11,17% des électeurs se sont prononcés contre cette réforme et que le taux de participation a atteint 44,33%.

La révision permet de faire passer le deuxième mandat de M. Sissi de quatre à six ans, portant son terme à 2024. Ce dernier pourrait ensuite se représenter en 2024 pour un troisième mandat, ce qui le reconduirait au pouvoir jusqu'en 2030. La constitution actuelle limite la présidence à deux mandats consécutifs de quatre ans.

Critique des ONG

Les Egyptiens ont voté du samedi 20 au lundi 22 pour ou contre la modification de plusieurs articles de la Constitution qui limitait notamment la présidence à deux mandats consécutifs de quatre ans. M. Ibrahim a insisté sur le caractère «démocratique» du scrutin.

Mais le référendum a été organisé en un temps record, quatre jours après un vote au parlement, et sans véritable débat de fond sur les enjeux de la réforme. Le président Sissi a rendu hommage sur Twitter à ses concitoyens «qui ont ébloui le monde par leur conscience nationale des défis auxquels est confrontée notre chère Egypte».

L'opposition et les ONG de défense des droits de l'homme, qui ont dénoncé un renforcement de «l'autoritarisme» du régime, ont été écartés des grands médias, tous étroitement contrôlés par l'Etat.

Depuis l'arrivée au pouvoir de M. Sissi en 2014, les ONG dénoncent les nombreux procès contre des voix dissidentes, la hausse des condamnations à mort ainsi que le musellement de la presse. Le pouvoir nie systématiquement ces accusations, insistant sur «la stabilité» et «la lutte antiterroriste» dans ce pays situé au coeur d'une région sensible.

Elu en 2014

L'ex-maréchal Sissi a été élu président en 2014 avec 96,9% des voix, un an après avoir renversé le président islamiste Mohamed Morsi, à la faveur d'un mouvement populaire. Il a été réélu en 2018 à 97,08%.

Au-delà de la prolongation de sa présidence, la révision constitutionnelle permet d'accroître son contrôle sur le système judiciaire. Elle octroie également un pouvoir politique à l'armée, pilier du régime de M. Sissi.

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