Le 1er ministre japonais alerte «L'Ukraine d'aujourd'hui pourrait préfigurer l'Asie orientale de demain»

ATS

4.10.2024 - 08:36

Le monde devient de plus en plus «divisé» et «l'Ukraine d'aujourd'hui pourrait préfigurer l'Asie orientale de demain», a déclaré vendredi le nouveau Premier ministre japonais Shigeru Ishiba lors de son premier discours de politique générale, qualifiant également le faible taux de natalité d'«urgence silencieuse».

Japanese Prime Minister Shigeru Ishiba delivers his first policy speech during a Diet session at the Lower House of the Parliament Friday, Oct. 4, 2024, in Tokyo. (AP Photo/Eugene Hoshiko)
Japanese Prime Minister Shigeru Ishiba delivers his first policy speech during a Diet session at the Lower House of the Parliament Friday, Oct. 4, 2024, in Tokyo. (AP Photo/Eugene Hoshiko)
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«L'Ukraine d'aujourd'hui pourrait préfigurer l'Asie orientale de demain. Pourquoi la dissuasion n'a-t-elle pas fonctionné en Ukraine?», s'est interrogé M. Ishiba dans une allusion voilée aux craintes d'une invasion chinoise de Taïwan.

«Si l'on prend aussi en compte la situation au Moyen-Orient, la communauté internationale devient de plus en plus divisée et prompte à la confrontation», a-t-il ajouté.

Les relations entre le Japon et la Chine se sont détériorées ces dernières années, à mesure que Pékin affirmait sa présence militaire autour des territoires contestés de la région et que Tokyo renforçait ses liens de sécurité avec les États-Unis et ses alliés.

En août, un avion militaire chinois a effectué la première incursion confirmée de la Chine dans l'espace aérien japonais, suivie quelques semaines plus tard par la première traversée du détroit de Taïwan par un navire de guerre japonais.

M. Ishiba soutient la création d'une alliance militaire régionale sur le modèle de l'Otan et a déclaré mardi que la sécurité du Japon n'avait «jamais été autant menacée depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale».

Hausses de salaires

M. Ishiba, qui a annoncé son intention de convoquer des élections générales pour le 27 octobre, souhaite également augmenter les salaires au Japon grâce à un nouveau programme de relance monétaire et à un soutien aux gouvernements régionaux et aux ménages à faibles revenus.

Son prédécesseur Fumio Kishida était impopulaire auprès des électeurs en raison d'une série de scandales et de l'inflation qui pénalisait la consommation de la quatrième économie mondiale.

Au cours de cette décennie, le nouveau chef du gouvernement a déclaré vouloir augmenter le salaire minimum national moyen à 1500 yens (8,80 frs ) de l'heure, soit une hausse de près de 43% par rapport au salaire actuel de 1050 yens.

«Nous parviendrons à des augmentations de salaires supérieures aux hausses de prix, en stimulant la productivité des individus et en ajoutant de la valeur», a-t-il déclaré.