Désarmement Le nombre de victimes de mines reste élevé mais a diminué en 2019

sn, ats

12.11.2020 - 11:55

Les mines antipersonnel continuent de faire des milliers de victimes dans des dizaines de pays (archives).
Les mines antipersonnel continuent de faire des milliers de victimes dans des dizaines de pays (archives).
sda

Le nombre de victimes de mines antipersonnel dans le monde reste élevé mais a largement diminué en 2019. De près de 6900 un an auparavant, il a atteint environ 5600, affirme un rapport publié jeudi à Genève. Cette année, le Covid a perturbé le déminage.

Au total, plus de 2900 victimes ont été affectées par des engins improvisés. Sur le total, plus de 2170 personnes ont été tuées et environ 3400 blessées. Mais le rapport entre ceux deux chiffres montre que le nombre de blessés est probablement plus élevé, a fait remarquer à la presse un membre de la Campagne internationale pour l'interdiction des mines antipersonnel (ICBL) et de la Coalition contre les armes à sous-munitions.

Les civils constituent 80% des victimes. Et les hommes 85% même si les femmes succombent davantage. Depuis le niveau annuel le plus bas il y a sept ans, le nombre de personnes tuées ou blessées a régulièrement augmenté avant de reculer à nouveau après 2016. Malgré cette nouvelle réduction, il reste «très élevé», dit l'Observatoire des mines.

La majorité des nouvelles victimes ont été observées en Afghanistan, pour plus de 1530 d'entre elles, en Syrie ou encore en Birmanie. Les engins ont tué ou blessé l'année dernière dans plus de 50 pays et territoires au total.

Seul un pays la Birmanie, a utilisé des nouvelles mines antipersonnel depuis mi-2019 mais il n'est pas l'un des 164 Etats partie au traité d'interdiction. Des accusations récentes sur la Corée du Nord doivent encore être clarifiées.

Recul pour le financement

Des groupes armés ont eux recouru à ces armes dans au moins six pays, dont l'Afghanistan, la Colombie ou encore la Libye. «La Convention reste un succès important» et continue de «sauver» des individus dans le monde «chaque jour», a toutefois dit un responsable de Human Rights Watch (HRW).

Au moins 156 km2 de terres ont été déminées en 2019 et plus de 123'000 mines antipersonnel ont été détruites, en augmentation depuis 2018. Plus de 269'000 qui étaient stockées ont aussi été éliminées, portant le total à près de 56 millions.

Parmi les inquiétudes, l'enveloppe attribuée par 45 donateurs et Etats affectés à l'action contre les mines diminue. Elle a reculé de 7% en un an en raison de la baisse du financement international, alors que les soutiens nationaux ont eux augmenté.

Au total, une trentaine d'Etats restent contaminés. Parmi eux, seuls six semblent pouvoir être libérés de mines antipersonnel dans leurs délais prévus d'ici 2025. D'autres ont besoin de reports.

Nouvelle politique attendue par Biden

Une dizaine de pays restent producteurs. A moins de trois semaines de la votation sur le commerce de guerre, le responsable de HRW a estimé, tout en affirmant ne pas connaître les détails de l'initiative, que celle-ci ne changerait rien sur des armes prohibées comme les mines antipersonnel. Un investissement d'entités suisses dans des producteurs «est déjà illégal» avec la Convention.

Cette année, la pandémie a rendu difficile l'accès des rescapés et des personnes handicapées aux prestations liées à leur assistance. Le Covid a aussi perturbé les activités de déminage dans une dizaine de pays. Certaines zones de conflit ont même été recontaminées, selon une experte. L'impact pourrait être important sur les données qui seront annoncées en 2021, dit-elle.

Cette année aussi, le revirement du président Donald Trump sur l'interdiction américaine de fabriquer, d'acheter ou d'utiliser, en dehors de la Corée du Nord, des mines antipersonnel a constitué un «échec important», dit HRW. Mais le président élu Joe Biden s'est engagé à rétablir cette politique.

Retour à la page d'accueil