Hong Kong Le port du masque encore interdit sept jours

ATS

22.11.2019 - 16:06

Les autorités locales pro-Pékin avaient décidé en octobre d'interdire le port du masque lors des manifestations.
Les autorités locales pro-Pékin avaient décidé en octobre d'interdire le port du masque lors des manifestations.
Source: KEYSTONE/EPA/JEON HEON-KYUN

La police peut continuer de sanctionner pendant sept jours le port du masque par les manifestants à Hong Kong, a décidé la Haute Cour vendredi. Les autorités locales pro-Pékin avaient décidé en octobre d'interdire le port du masque lors des manifestations.

La Haute Cour entend ainsi donner le temps au gouvernement local de faire appel du jugement qu'elle a rendu lundi déclarant anticonstitutionnelle l'interdiction du port du masque décidée le mois dernier par l'exécutif hongkongais.

Face à la plus grave crise politique dans l'ex-colonie britannique depuis sa rétrocession en 1997, les autorités locales pro-Pékin avaient décidé en octobre d'interdire le port du masque lors des manifestations. Pour ce faire elles avaient invoqué des dispositions d'urgence datant de 1922, et qui n'avaient plus été appliquées depuis la fin des années 1960.

Pour ne pas être identifiés et éviter les poursuites judiciaires, les manifestants pro démocratie ont depuis juin pris l'habitude de défiler avec des masques. Selon les nouvelles dispositions, les manifestants portant des masques sont passibles d'un an de prison.

Droits érodés

Cette décision avait surtout conforté les manifestants dans leur conviction que les droits et libertés acquis à l'époque britannique par le centre financier asiatique étaient érodés par le gouvernement pro-Pékin.

La Haute Cour a jugé lundi inconstitutionnelle l'interdiction du masque, jugeant que «les restrictions qu'elle impose aux droits fondamentaux (...) vont au-delà de ce qui est raisonnablement nécessaire».

Vendredi elle a annoncé avoir rejeté la demande du gouvernement demandant une suspension plus longue mais décidé de suspendre sa décision en raison de la «grande importance des questions soulevées dans cette affaire et des circonstances tout-à-fait exceptionnelles auxquelles Hong Kong est actuellement confronté».

«Nous disons que si une loi a déjà été déclarée inconstitutionnelle et violant les droits fondamentaux du peuple de Hong Kong, elle ne devrait pas être appliquée du tout – pas même un jour, pas même une seconde», a déclaré à la presse l'élu pro démocratie Dennis Kwok, qui faisait partie des 24 députés qui avaient saisi la Haute Cour.

Accord dans la balance

Donald Trump a assuré vendredi que l'armée chinoise n'était pas intervenue pour réprimer les manifestations pro démocratie dans le territoire semi-autonome de Hong Kong uniquement parce qu'il l'avait demandé à son homologue chinois.

«Sans moi, Hong Kong aurait été anéanti en 14 minutes. Il (Xi Jinping) a un million de soldats en position à l'extérieur de Hong Kong, ils n'y vont pas uniquement parce que je le lui ai demandé», a déclaré le président américain sur la chaîne Fox News. Le locataire de la Maison Blanche a assuré avoir mis dans la balance l'accord entre Pékin et Washington, toujours en négociation pour mettre fin à la guerre commerciale enclenchée par M. Trump.

«Vous feriez une grave erreur. Cela aura un effet terriblement négatif sur l'accord commercial», a poursuivi le dirigeant républicain, citant une conversation qu'il dit avoir eue avec le président chinois. «Nous devons soutenir Hong Kong, mais je soutiens aussi le président Xi», a encore dit Donald Trump, résumant la complexité de l'équation dans laquelle se trouve Washington.

Ces déclarations du président américain interviennent au surlendemain de l'adoption par le Congrès américain d'une résolution soutenant les «droits humains et la démocratie» à Hong Kong face à Pékin et menaçant de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l'ancienne colonie britannique. Cette résolution, qui a suscité l'ire de Pékin, doit encore être signée par Donald Trump pour être promulguée.

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