CanadaLe serment au roi Charles III sème la zizanie dans une petite ville
ATS
21.11.2024 - 07:09
Dans la petite ville canadienne de Dawson, dans le Grand Nord, le conseil municipal n'a toujours pas commencé à travailler un mois après les élections. La raison? Le refus d'une partie de l'équipe de prêter serment au roi Charles III.
21.11.2024, 07:09
ATS
Au Canada, la plupart des élus doit prononcer un serment d'allégeance à la monarchie britannique avant d'entrer en fonction. C'est aussi le cas pour tous les nouveaux Canadiens lors du serment de citoyenneté.
Mais dans cette petite commune du Yukon (ouest), à quelques kilomètres de l'Alaska, le nouveau maire et quatre conseillers municipaux ont refusé de prêter serment à cause «de l'histoire des relations entre les autochtones et la Couronne», a expliqué à l'AFP David Henderson, un responsable administratif de la ville.
Autochtones: 5% de la population canadienne
Les autochtones représentent aujourd'hui environ 5% de la population canadienne et beaucoup d'entre eux considèrent la monarchie britannique avec beaucoup d'hostilité en raison des abus commis à l'époque coloniale.
M. Henderson a expliqué que lorsque des problèmes similaires se sont posés en Ontario, le gouvernement provincial a proposé «un serment alternatif».
«Notre conseil a demandé que l'on envisage quelque chose de similaire ici en raison de nos relations étroites avec les Premières nations locales», a-t-il déclaré.
Dawson n'est en effet pas le seul endroit au Canada où l'on débat de la pertinence de prêter serment à la monarchie britannique.
Facultatif au Québec
En décembre 2022, l'Assemblée du Québec a fini par adopter un projet de loi rendant facultatif le serment d'allégeance, après plusieurs semaines de polémique.
En tant que chef d'État, le monarque a moins d'autorité au Canada qu'il n'en a en Grande-Bretagne. Ses pouvoirs sont purement honorifiques et il est représenté dans le pays par un gouverneur général, nommé par le Premier ministre canadien.
Mary Simon, une Inuite du nord du Québec, occupe actuellement ce poste. Il s'agit de la première gouverneure générale autochtone du Canada.
Selon un sondage réalisé avant le Couronnement de Charles, une courte majorité de Canadiens – un pourcentage qui atteint 71% au Québec – aimerait en finir avec la royauté.