Incertitudes géopolitiques Les marchés mondiaux craignent encore le pire

AFP

23.10.2023

Les marchés mondiaux restent inquiets lundi, comme la semaine passée, face aux incertitudes géopolitiques et au risque d'escalade régionale du conflit entre Israël et le Hamas.

Le risque d'escalade régionale du conflit entre Israël et le Hamas inquiète encore les marchés mondiaux.
Le risque d'escalade régionale du conflit entre Israël et le Hamas inquiète encore les marchés mondiaux.
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Les Bourses européennes ont ouvert dans des directions éparses: Milan montait de 0,16% vers 07H20 GMT, tandis que Paris (-0,02%) et Francfort (-0,05%) étaient quasi stables et Londres perdait 0,26%.

En Asie, les Bourses de Tokyo (-0,83%) et Shanghai (-1,47%) ne sont pas parvenues à trouver un élan positif. Hong Kong est restée fermée en raison d'un jour férié.

Le moral des investisseurs «s'est amélioré par rapport à vendredi car les tensions au Moyen-Orient ne se sont pas aggravées autant que craint durant le week-end», a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank. Un «flux continu» d'aide a été promis à la bande de Gaza par les Etats-Unis et Israël, et le Hamas a libéré vendredi deux otages américaines.

Dans ce contexte, les prix du pétrole reculent. Vers 07H20 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, perdait 0,77% à 91,45 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison à même échéance, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, reculait de 1,10% à 87,13 dollars.

Les valeurs refuge, qui avaient nettement progressé en fin de semaine dernière, étaient un peu délaissées lundi. Vers 07H20 GMT, l'or perdait 0,29%, à 1.975,72 dollars l'once, et le franc suisse reculait de 0,13%, à 1,1195 dollar pour un franc suisse.

«Cependant, les tensions restent extrêmement élevées et le risque d'une grave escalade persiste, étant donné qu'Israël a intensifié ses frappes aériennes sur Gaza et que le Hezbollah pourrait entraîner le Liban dans la guerre, et propager les tensions dans tout la région», estime Ipek Ozkardeskaya.

L'armée israélienne a accusé dimanche le Hezbollah de chercher l'escalade militaire au risque d'entraîner le Liban dans une guerre.

Des dizaines de milliers de soldats ont été massés par l'armée israélienne aux abords de la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs meurtriers se sont multipliés entre l'armée et le Hezbollah, tandis que les habitants évacuent la zone frontalière de part et d'autre.

Dans l'actualité économique, les résultats d'entreprises vont continuer d'occuper l'esprit des investisseurs cette semaine, avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

La BCE devrait laisser ses taux inchangés, jeudi, lors d'une réunion délocalisée à Athènes, une première après dix hausses d'affilée, l'inflation en net recul en zone euro ne lui laissant guère d'autre choix.

«Il est peu probable que Christine Lagarde (la présidente de la BCE, NDLR) annonce la fin du resserrement de la politique monétaire de la BCE. Elle restera probablement prudemment optimiste, estimant que la BCE approche du bout du tunnel», prévoit Ipek Ozkardeskaya.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des bons du Trésor américain à 10 ans avoisinent les 5%, poussés par la perspective que la banque centrale américaine maintienne ses taux directeurs élevés pour longtemps.

Le rendement de la dette allemande à 10 ans progressait encore un peu vers 07H20 GMT et s'établissait à 2,93% contre 2,88% à la clôture de vendredi.

Volkswagen recule

Le titre de Volkswagen perdait 2,35% à Francfort, plombé par un bénéfice d'exploitation annuel qui sera affecté par des effets négatifs de couvertures sur les matières premières, malgré une hausse de son chiffre d'affaires, selon ses résultats préliminaires publiés vendredi.

Du côté des devises

Le yen se stabilisait après avoir connu un point bas à 150 yens pour un dollar dans la nuit de dimanche à lundi, pour la seconde fois ce mois-ci, ravivant les interrogations au sujet d'une potentielle intervention du Japon sur le marché des changes, comme à l'automne 2022.

Vers 07H20 GMT, la monnaie nippone reculait légèrement de 0,04% à 149,93 yens pour un dollar.

L'euro perdait quand à lui 0,13% face au dollar à 1,0580 dollar pour un euro. Le bitcoin gagnait 2,74% à 30.680 dollars, au plus haut depuis juillet.