Mort, violence et contrebandeLes prisons américaines sont surpeuplées
De Christiane Jacke, dpa
22.10.2019
Les prisons américaines sont surpeuplées
A Jackson, en Géorgie, un détenu doit changer de cellule et porte son matelas.
Photo: Keystone
A leur entrée, les détenus se font couper les cheveux par le coiffeur de la prison.
Photo: Keystone
Les Etats-Unis présentent le deuxième taux d’incarcération le plus élevé au monde avec 706 détenus pour 100 000 habitants. Seules les Seychelles affichent un chiffre plus élevé avec 799 prisonniers pour 100 000 habitants.
Photo: Keystone
Environ 2,2 millions de personnes sont incarcérées aux Etats-Unis. Selon le Bureau fédéral des prisons à Washington, 35 000 gardiens sont employés, soit un gardien pour 62 détenus.
Photo: Keystone
Les prisons américaines sont surpeuplées
A Jackson, en Géorgie, un détenu doit changer de cellule et porte son matelas.
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A leur entrée, les détenus se font couper les cheveux par le coiffeur de la prison.
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Les Etats-Unis présentent le deuxième taux d’incarcération le plus élevé au monde avec 706 détenus pour 100 000 habitants. Seules les Seychelles affichent un chiffre plus élevé avec 799 prisonniers pour 100 000 habitants.
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Environ 2,2 millions de personnes sont incarcérées aux Etats-Unis. Selon le Bureau fédéral des prisons à Washington, 35 000 gardiens sont employés, soit un gardien pour 62 détenus.
Photo: Keystone
L’affaire Jeffrey Epstein a soulevé de nombreuses questions sur les prisons américaines. Aucun autre pays dans le monde n’enferme autant de personnes derrière des barreaux que les Etats-Unis. Les conditions de détention sont parfois effroyables. Une employée de prison donne un aperçu de son quotidien.
En août 2019, la mort de Jeffrey Epstein dans une prison fédérale new-yorkaise a mis en lumière les conditions de détention dans les prisons américaines. Le riche homme d’affaires accusé d’abus sexuels s'est suicidé fin juillet par pendaison dans sa cellule.
Progressivement, semaine après semaine, des détails ont surgi pour faire la lumière sur ce qui a mal tourné dans la prison new-yorkaise: les gardes auraient notamment enfreint la réglementation en ne surveillant pas Jeffrey Epstein pendant plusieurs heures.
Cette affaire qui a fait grand bruit ne montre toutefois qu’une petite partie d’un système pénitentiaire américain en souffrance en de nombreux endroits.
Paula Chavez doit faire avec tous les jours. Elle travaille depuis douze ans dans une prison fédérale au Texas où plus de 1300 hommes sont écroués. Auparavant, Paula Chavez était enseignante dans une école. Agée de 48 ans, elle donne aujourd’hui des cours aux détenus – dans diverses matières, mais aussi dans l’optique d’un retour à une vie normale après leur détention. C’est du moins ce pour quoi elle est employée, explique-t-elle.
Paula Chavez déplore la baisse considérable du nombre d’employés dans sa prison au fil des ans, qui a de lourdes conséquences. Il y a beaucoup de violence entre les détenus, indique-t-elle. «Nous ne pouvons pas protéger les détenus contre les attaques, affirme-t-elle. Nous ne pouvons pas non plus protéger les employés.»
Le nombre d’attaques contre des employés a considérablement augmenté au cours des dernières années, explique-t-elle. Le fils de Paula Chavez travaille également dans la prison. Il a été attaqué l’an dernier alors qu’il essayait de confisquer le téléphone portable d’un détenu. Plusieurs détenus l’ont battu et grièvement blessé. Des choses similaires sont arrivées à d’autres collègues.
Impuissants face à la contrebande
Clifton Buchanan est représentant des employés pénitentiaires fédéraux au Texas et dans les Etats voisins. Il déplore un problème de manque de personnel en de nombreux endroits. Selon lui, beaucoup d’employés sont surmenés et souffrent d’épuisement professionnel et la pression est énorme.
La frustration de Paula Chavez et de ses collègues est grande. «Nous parvenons juste à nous assurer qu’ils ne s’évadent pas. Mais nous n’avons pas réellement de contrôle sur eux», explique-t-elle en référence aux détenus. «Nous n’y arrivons pas.»
Selon elle, il est impossible de mettre un terme à la contrebande de stupéfiants et de téléphones portables ou à la propagation de pédopornographie. Dans les faits, les téléphones portables sont interdits aux détenus. «Mais nous avons plus de détenus avec un téléphone portable que sans, concède-t-elle. C’est insensé.» Il n’y a pas assez de personnel pour fouiller les cellules et confisquer les téléphones aux détenus, explique-t-elle.
«Cela n’a aucun sens»
A deux reprises au cours des dernières semaines, des drones ont largué des colis remplis de téléphones portables, de cartes SIM et de tabac dans l’enceinte de la prison, relève Paula Chavez. Dans ces deux cas, la livraison a été découverte. Personne ne sait combien de colis ont atterri – avec l’aide d’employés – à l’intérieur de la prison sans être détectés.
Les stupéfiants affluent également en quantités énormes au sein de l’établissement, déplore-t-elle, ajoutant que plusieurs fois par semaine, des détenus doivent être conduits à l’infirmerie à cause d’une consommation excessive de drogue.
Les détenus se font livrer de la drogue en prison, là où ils devraient pourtant s’en défaire, explique-t-elle. «Cela n’a aucun sens.» De plus, les stupéfiants ont augmenté l’agressivité des détenus entre eux.
«Nous n’avons même pas assez de personnel pour assurer la sécurité des détenus», affirme Paula Chavez, qui ajoute que le personnel consacré aux programmes de réinsertion est encore plus insuffisant. Selon elle, à leur sortie, les prisonniers sont plus frustrés et ont plus de problèmes qu’à leur arrivée. Il n’y a pas de véritable réintégration, affirme-t-elle.
D’après Paula Chavez, les autorités n’ont rien fait depuis des années et les choses ne changent que lentement.
Record mondial pour les USA
Aucun autre pays dans le monde n’emprisonne autant de personnes que les Etats-Unis. Plus de 2,1 millions de personnes sont incarcérées aux Etats-Unis. Selon le classement international régulier de l’université de Londres, il s’agit du record mondial, à la fois en chiffres absolus et par rapport à la population du pays.
Même des délits relativement mineurs, telles que des infractions liées aux stupéfiants, peuvent entraîner une longue détention aux Etats-Unis. Le pays lutte donc depuis longtemps contre le surpeuplement carcéral. A la fin de l’année dernière, une réforme a été adoptée pour aider davantage de détenus des prisons fédérales à obtenir une libération anticipée et pour améliorer leur réinsertion dans la société.
Toutefois, cela ne concerne que les prisonniers fédéraux, qui ne représentent que 180 000 des 2,1 millions de détenus. L’effet de la réforme est de ce fait limité. Le département de la Justice des Etats-Unis a annoncé mi-juillet la libération anticipée de plus de 3100 prisonniers fédéraux dans le cadre de la réforme. C’est un début, pas davantage.
At MCC: - guards slept - falsified logs - cameras not working - Epstein commit suicide despite the MCC was not suppose to have any means with which he would kill himself. #Intentional or Gross #Negligence?
Les plaintes affluent depuis longtemps au sujet des conditions de détention dans les prisons américaines. Il y a quelques mois, des informations venues de l’Alabama ont suscité un tollé.
Le département de la Justice des Etats-Unis a présenté un rapport d’enquête révélant des conditions de détention effroyables dans les prisons de l’Etat: violence excessive, viols et agressions sexuelles massives entre détenus, suicides, torture entre détenus – souvent sans intervention du personnel pénitentiaire. Dans son rapport, le département a décrit un «système défaillant» à l’échelle de l’Etat. Mais la situation est également alarmante en d’autres endroits.
Il n’est pas rare aux Etats-Unis que des personnes meurent en prison dans des conditions peu naturelles. Selon les chiffres officiels, près de 1000 détenus ont été tués dans les prisons fédérales et d’Etat entre 2001 et 2014 et plus de 3000 prisonniers se sont donné la mort au cours de cette période. Il n’y a pas de chiffres plus récents.
L’affaire Jeffrey Epstein a échauffé les esprits. Mais ce n’est pas un cas isolé.
Le «tueur au regard de velours» a été le dernier guillotiné en public
Le «tueur au regard de velours» a été le dernier guillotiné en public
Le tueur en série allemand Eugen Weidmann a été guillotiné le 17 juin 1939 devant la prison Saint-Pierre de Versailles, en France.
Photo: Getty Images
Toujours impeccablement vêtu et coiffé, Eugen Weidmann était également dépeint comme le «tueur au regard de velours» dans les médias. Il aurait reçu de nombreuses lettres d’amour de femmes lorsqu’il était en prison.
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Eugen Weidmann le 21 décembre 1937, après un interrogatoire à la suite de son arrestation: il a fini par avouer six meurtres perpétrés par cupidité, qu’il avait en partie commis avec des complices.
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Après l’arrestation d’Eugen Weidmann, des foules de gens se sont rassemblées à Saint-Cloud, dans la banlieue de Paris.
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Ces personnes voulaient y apercevoir la villa louée par le «monstre de la Voulzie».
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Lors de l’exécution, les médias ont aussi relaté des scènes de fête populaire. Les exécutions publiques ont par la suite été abolies par le Premier ministre français Edouard Daladier.
La CIA dispose de bien moins de moyens que le FBI ou la NSA, mais l'agence fédérale américaine jouit d'une notoriété internationale, qu'il ne faut toutefois pas confondre avec de la popularité.
Photo: Keystone/Getty Images
La mise à feu de la première bombe nucléaire soviétique sur l'archipel russe de Nouvelle-Zemble le 29 août 1949 a eu l'effet d'une douche froide sur l'agence de renseignements. La CIA ne savait rien de l'agenda nucléaire de son principal adversaire, ni des actions de divulgation menées par plusieurs des collaborateurs du programme d'armement nucléaire américain.
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En avril 1961, la tentative d'invasion militaire de Cuba (débarquement de la baie des Cochons), menée avec le soutien discret de la CIA, s'est terminée de façon humiliante pour les États-Unis. Des centaines de Cubains anticommunistes en exil ont perdu la vie, et un nombre encore plus important de combattants a été capturé. Les journaux avaient déjà commencé à parler de cette troupe d'invasion hétéroclite des mois avant l'attaque. Le président américain John F. Kennedy, qui était alors au pouvoir depuis peu, a dû assumer toute la responsabilité de cet échec.
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Cette défaite a rendu le recueil d'informations à Cuba presque impossible pour la CIA. C'est donc un peu par hasard que le 15 octobre 1962, un avion d'espionnage a découvert que des missiles soviétiques à moyenne portée avec ogives nucléaires étaient stationnés sur l'île communiste des Caraïbes. La crise de Cuba qui en a résulté a failli déclencher une nouvelle guerre mondiale entre les deux superpuissances, une guerre qui aurait alors pu être menée avec des armes nucléaires.
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Alors que la CIA était au courant du déploiement de troupes égyptiennes et syriennes contre Israël, elle s'est fait surprendre par l'éclatement soudain de la guerre du Kippour en octobre 1973. Les analystes de Langley ne s'attendaient manifestement pas à une attaque immédiate. Cependant, l'agence de renseignement israélienne du Mossad n'avait elle non plus pas bien interprété les signes. Durant cette prise d'armes, les forces armées arabes ont pu enregistrer pas mal de succès psychologiques et faire 340 prisonniers de guerre israéliens.
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Face à la Révolution iranienne de 1979, la succursale de la CIA basée à Téhéran a d'abord réussi à maintenir le régime du Shah perse pendant quelques mois encore, mais l'Ayatollah est finalement parvenu à renverser le dirigeant. Les États-Unis ont ensuite été diabolisés par Khomeiny.
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En dépit de cette hostilité officielle, le chef de la CIA William J. Casey, qui marche ici à côté du président américain Ronald Reagan, a joué un rôle clé dans l'affaire Iran-Contra de 1985-1986. Dans le cadre de ce scandale politique, des recettes issues de la vente secrète d'armes à l'Iran ont été reversées au mouvement de guérilla des Contras, au Nicaragua. En raison de son mauvais état de santé, William J. Casey a échappé à une condamnation et est décédé en 1987 des suites d'une tumeur au cerveau.
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La CIA ne s'attendait pas non plus à la chute du mur de Berlin en novembre 1989, qui a signé la disparition de la RDA. Cependant, comme c'est un malentendu du bureau politique et la réaction spontanée des habitants de Berlin-Est qui ont conduit à la prise d'assaut du poste-frontière de la ville divisée, l'agence de renseignement n'a pas été inquiétée.
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Avant le 11 septembre 2001, de nombreux avertissements précis mettant en garde contre une possible attaque du groupe terroriste Al-Qaïda étaient parvenus aux autorités américaines. Cependant, il y a eu un manque d'échange d'informations entre la CIA et le FBI, et l'administration Bush s'est comportée de façon passive. Suite à cet échec, les directives d'intervention de la CIA ont été modifiées en profondeur.
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Le gouvernement Bush voulait peut-être à tout prix la guerre contre Saddam Hussein, mais la CIA a également joué un rôle peu glorieux dans le rassemblement de présumés arguments en faveur d'une intervention militaire en Irak en 2002/2003. Les éléments prouvant l’utilisation d’armes de destruction massive et de laboratoires mobiles étaient en réalité faux.
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La CIA considère la découverte de l'«Operation Gold» comme un triomphe et non comme une défaite. À partir de 1955, dans le cadre d'une opération d'espionnage menée en collaboration avec le «Secret Intelligence Service» britannique, elle s'était attelée à mettre des lignes téléphoniques sur écoute et à éplucher les conversations de l'Armée rouge au moyen d'un tunnel creusé sous la frontière intérieure allemande. Le tunnel a seulement été découvert après onze mois. À Langley, on peut voir une réplique de cette structure d'espionnage particulièrement coûteuse.
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