Chine Merkel plaide pour les libertés de Hong Kong

ATS

6.9.2019 - 23:40

Angela Merkel s'est entretenue avec le premier ministre chinois Li Keqiang, puis avec le président chinois Xi Jinping.
Angela Merkel s'est entretenue avec le premier ministre chinois Li Keqiang, puis avec le président chinois Xi Jinping.
Source: KEYSTONE/EPA Getty Images POOL/ANDREA VERDELLI / POOL

La chancelière allemande Angela Merkel, en visite en Chine, a publiquement plaidé pour le respect des «droits et libertés» à Hong Kong, théâtre depuis trois mois de manifestations contre l'exécutif pro-Pékin. Elle s'est entretenue avec le président chinois Xi Jinping.

«J'ai souligné que ces droits et libertés doivent être garantis», a déclaré la chancelière allemande lors d'une conférence de presse avec le premier ministre chinois, Li Keqiang.

«Dans la situation actuelle, tout doit être mis en oeuvre pour éviter la violence et les solutions ne peuvent être trouvées que sur le plan politique, c'est-à-dire par le dialogue», a ajouté Mme Merkel.

«Il y a des signes que la chef de l'exécutif de Hong Kong souhaite mener un tel dialogue, et j'espère qu'un tel dialogue aura lieu», a fait valoir Mme Merkel. Elle voit ainsi une «étape importante» dans l'annonce du retrait du projet de loi controversé sur les extraditions.

Imposante délégation

«J'espère que sur cette base, ceux qui ont protesté auront également l'occasion de participer à ce dialogue dans le cadre de leurs libertés civiles et que des progrès seront réalisés», a-t-elle lancé. Pour sa douzième visite en Chine depuis qu'elle est chancelière, Mme Merkel est venue accompagnée d'une imposante délégation commerciale.

Volkswagen, Allianz ou encore Deutsche Bank sont ainsi représentées, selon le quotidien allemand Bild, qui s'interroge vendredi: «Nos entreprises ne se soucient-elles pas de la liberté à Hong Kong?»

L'accès de la presse à cette visite a été particulièrement compliqué, nombre de médias étrangers présents à Pékin, dont l'AFP, n'ayant pu obtenir d'accréditation. Les autorités chinoises ont justifié ces restrictions par le manque de places, du fait du nombre élevé de journalistes qui accompagneraient Mme Merkel.

La Fédération allemande des journalistes a en retour dénoncé une «farce diplomatique».

Appel à Merkel

Avant son arrivée, des militants du mouvement pro-démocratie à Hong Kong avaient appelé Mme Merkel à l'aide, dans une lettre publiée mercredi par le quotidien Bild. «Mme la chancelière Merkel, vous avez grandi en RDA. Vous avez fait l'expérience directe des horreurs d'un gouvernement dictatorial», avaient rappelé ces militants, parmi lesquels Joshua Wong.

«Nous espérons que vous exprimerez votre inquiétude face à notre situation catastrophique et que vous ferez part de nos revendications au gouvernement chinois pendant votre séjour en Chine», avaient-ils estimé.

Angela Merkel a également rencontré vendredi soir le président Xi Jinping, a indiqué l'agence de presse chinoise Xinhua.

«Il est de plus en plus important» que la Chine et l'Allemagne renforcent leur coopération sur la base du respect mutuel, l'unilatéralisme et le protectionnisme menaçant sérieusement la stabilité mondiale, a souligné à cette occasion le président chinois, cité par Xinhua.

Rencontre avec des étudiants

Angela Merkel est attendue samedi dans la ville de Wuhan (centre), où elle doit s'adresser à des étudiants. Lors de son précédent déplacement en Chine l'an dernier, Mme Merkel avait rencontré à Pékin des épouses d'avocats emprisonnés.

La chef de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, a exhorté jeudi les manifestants à venir dialoguer, au lendemain du retrait du projet de loi controversé sur les extraditions, une annonce surprise qui est loin d'avoir convaincu la mouvance pro-démocratie.

Ce texte qui devait permettre d'envoyer des suspects en Chine fut le déclencheur en juin de la mobilisation sans précédent dans l'ex-colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

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