Russie Mort de la militante Lioudmila Alexeeva

ATS

8.12.2018 - 19:34

La plus ancienne militante des droits de l'homme russe et ex-dissidente soviétique Lioudmila Alexeeva est décédée (archives).
La plus ancienne militante des droits de l'homme russe et ex-dissidente soviétique Lioudmila Alexeeva est décédée (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/PATRICK SEEGER

La plus ancienne militante des droits de l'homme russe et ex-dissidente soviétique Lioudmila Alexeeva est décédée samedi à Moscou, a annoncé le Conseil consultatif pour les droits de l'homme auprès du Kremlin dans un communiqué. Elle avait 91 ans.

Présidente du Groupe Helsinki de Moscou, Lioudmila Alexeeva, "est décédée ce soir" dans un hôpital moscovite à 18h30, a déclaré le président de ce Conseil, Mikhaïl Fedotov, cité dans le communiqué. "Ce n'était pas la première fois qu'elle se trouvait dans cet hôpital, ses médecins l'ont déjà sauvée à plusieurs reprises dans les situations les plus difficiles. Mais il y a des situations où les médecins ne peuvent rien faire", a-t-il précisé.

"C'est une perte immense pour tout le mouvement de défense des droits de l'homme en Russie", a souligné M. Fedotov. "Pour tous ceux qui appréciaient, apprécient et apprécieront la démocratie, Lioudmila Mikhaïlovna (Alexeeva) a toujours été et restera un symbole de l'honnêteté et de la lutte sans compromis pour l'Homme", a déclaré pour sa pour sa part la déléguée pour les droits de l'Homme en Russie, Tatiana Moskalkova, citée par l'agence de presse Interfax.

Lioudmila Alexeeva a été également l'un des symboles de la résistance en URSS, puis en Russie.

En 1976, elle est devenue l'un des fondateurs du Groupe Helsinki de Moscou, dont les membres seront au fil des années arrêtés et lourdement condamnés ou contraints à l'exil.

Prix Sakharov

En exil, elle a continué à défendre les opposants soviétiques et écrit une histoire de la dissidence qui fait autorité encore aujourd'hui. Elle n'est revenue à Moscou qu'en 1993, après la chute de l'URSS.

Ces dernières années, Alexeeva a été de toutes les batailles, aussi bien pour faire la vérité sur la mort suspecte en prison du juriste Sergueï Magnitski que pour dénoncer le procès de l'ex-oligarque et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, affirmant que "dans cette affaire, tout se fait non pas selon la loi, mais selon des directives qui viennent d'en haut".

En 2009, elle avait reçu à Strasbourg, avec des responsables de l'ONG russe de défense des droits de l'homme Memorial le Prix Sakharov, distinction que le Parlement européen décerne à des défenseurs de la liberté de pensée dans le monde.

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