Pakistan Nawaz Sharif dans un état grave

ATS

29.10.2019 - 15:07

Nawaz Sharif (C) se trouve dans un état grave, selon son médecin (archives).
Nawaz Sharif (C) se trouve dans un état grave, selon son médecin (archives).
Source: KEYSTONE/AP/K.M. CHAUDARY

L'ex-Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, libéré sous caution de prison où il purgeait une peine pour corruption, se trouve «dans un état grave», a annoncé mardi son médecin. Quelques jours plus tôt, il avait subi un petit infarctus.

M. Sharif, «gravement malade, lutte contre la mort», a tweeté son médecin personnel, Adnan Khan. Outre l'infarctus subi, ses plaquettes sanguines sont à un niveau «faible» et il souffre d'une «détérioration de (ses) fonctions rénales».

Nawaz Sharif, trois fois Premier ministre et destitué en 2017 par la Cour suprême pour corruption présumée, est actuellement hospitalisé à Lahore, dans l'est du pays. Son nom figure sur une liste l'empêchant de quitter le Pakistan, même pour des soins médicaux.

La Haute cour d'Islamabad a prononcé mardi sa libération sous caution «pour une durée de huit semaines», a déclaré à la presse l'ancien ministre Ahsan Iqbal, un proche de M. Sharif, ce qu'a confirmé la porte-parole du gouvernement, Firdous Aashiq. Cette décision intervient dans le cadre d'une affaire qui l'avait vu condamné à sept ans de prison de corruption.

Son état de santé «s'est détérioré à cause de la vengeance d'Imran Khan», l'actuel Premier ministre, s'est indigné M. Iqbal. «Il faut que tout le monde sache que (...) si quoi que ce soit arrive à Sharif, Khan sera tenu responsable des conséquences.»

Condamné à plusieurs reprises

Personnage central de la vie politique pakistanaise, Nawaz Sharif, surnommé «le lion du Pendjab», n'a eu de cesse de dénoncer une conspiration de la puissante armée pakistanaise à son encontre. Ses soutiens affirment qu'il a été condamné sans preuve. La Haute cour de Lahore, qui le juge pour une autre affaire de prévarication présumée, avait aussi prononcé sa libération sous caution vendredi.

Nawaz Sharif avait également été condamné à dix ans de prison pour possession au Royaume-Uni de biens immobiliers détenus via des holdings off-shore. Une peine actuellement suspendue dans l'attente d'une procédure en appel.

Imran Khan, élu à la tête du pays à l'été 2018 sur un programme anti-corruption, a régulièrement pris Nawaz Sharif pour cible dans ce combat. Jeudi, il avait indiqué envoyer ses «prières les plus sincères» à son prédécesseur, en dépit de leurs «différences politiques», ajoutant avoir ordonné que «les meilleurs soins et traitements médicaux» lui soient accordés.

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