Désarmement Nouvelles tensions américano-russes à Genève

ATS

19.3.2019 - 13:15

Le président russe Vladimir Poutine a menacé de recourir à de nouvelles armes contre les Etats occidentaux (archives).
Le président russe Vladimir Poutine a menacé de recourir à de nouvelles armes contre les Etats occidentaux (archives).
Source: KEYSTONE/AP Pool Sputnik Kremlin/MIKHAIL KLIMENTYEV

Les Etats-Unis redoublent leurs accusations contre la Russie sur les questions d'armement. Après de récentes sanctions, ils ont appelé mardi à Genève «toutes les nations responsables» à s'unir à eux face à «l'agression» de Moscou notamment en Ukraine.

Les violations par la Russie du Traité sur les missiles nucléaires de portée intermédiaire (INF) constituent «une menace directe pour la sécurité de l'Europe, des Etats-Unis, de l'Est de l'Asie et du monde», a affirmé devant la Conférence du désarmement (CD) la secrétaire d'Etat américaine adjointe en charge du désarmement Yleem Poblete. Alors que son pays a pris mardi la présidence de cette instance pour un mois, elle a affirmé que cette situation «ne peut rester impunie».

Les Etats-Unis et la Russie s'accusent mutuellement de ne pas se conformer au Traité INF entré en vigueur en 1988. Washington reproche à Moscou de «mentir» sur la situation d'un nouveau missile. Après un ultimatum de 60 jours lancé par le président américain Donald Trump pour contraindre, selon, lui la Russie à honorer l'accord, les deux pays avaient suspendu leur participation à cet arrangement.

Le président russe Vladimir Poutine avait menacé fin février de déployer les nouvelles armes mises au point par son pays pour cibler les pays occidentaux. Vendredi, Washington, en accord avec des alliés, avait infligé de nouvelles sanctions contre des responsables russes. Ceux-ci ont été pénalisés pour «la poursuite de leur agression en Ukraine», notamment après l'incident avec plusieurs bateaux dans la zone il y a quelques mois.

Mme Poblete s'en est prise aussi aux alliés de Moscou. Accusant à nouveau la Syrie, comme Moscou, de violer la Convention contre les armes chimiques, elle a annoncé que toute nouvelle utilisation de ce type d'armement serait suivie d'une «réponse rapide».

Iran, Chine, Venezuela et Corée du Nord

Face au «régime brutal» de Nicolas Maduro au Venezuela, elle a répété que son pays souhaite qu'un représentant «légitime» du président autoproclamé Juan Guaido prenne la présidence de la CD après les Etats-Unis en mai. Autre grief, elle a appelé à nouveau «toutes les nations responsables» à interdire le transfert de technologies liées à des missiles en Iran.

La Chine est elle accusée de vouloir exclure les Etats-Unis de l'Est de l'Asie et de provoquer des incertitudes dans la zone par une modernisation de son armement. Elle a désormais déployé 125 missiles nucléaires, a affirmé la secrétaire d'Etat adjointe.

Quelques semaines après l'échec du sommet de M. Trump avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, le ton s'est à nouveau durci. Mme Poblete a répété les violations de résolutions du Conseil de sécurité par ce pays, selon les Etats-Unis. Elle a également appelé les pays qui collaborent militairement avec la Corée du Nord à mettre un terme à cette assistance.

Dénonçant des attaques «injustifiées» voire des allégations de violations du droit international, la plupart des pays ciblés mardi par les Etats-Unis ont déploré les déclarations de la secrétaire d'Etat adjointe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov doit lui s'exprimer mercredi devant la CD à Genève.

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