Guerre au Proche-OrientPas de répit dans la guerre à Gaza malgré l'appel du Conseil de sécurité
hl
26.3.2024 - 12:03
L'armée israélienne a de nouveau bombardé la bande de Gaza faisant des dizaines de morts ces dernières heures malgré un appel du Conseil de sécurité de l'ONU à un cessez-le-feu «immédiat». Dans le sud d'Israël, les sirènes d'alerte aux roquettes ont aussi retenti.
hl
26.03.2024, 12:03
26.03.2024, 12:05
ATS
Tôt mardi, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 70 morts dans des frappes aériennes nocturnes israéliennes, dont treize près et dans la ville de Rafah, à la pointe sud du territoire palestinien assiégé où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, la majorité des déplacés.
«Nous avons entendu une énorme explosion. Les décombres sont tombés sur nous. Il y avait des morceaux de corps dans les arbres. Il y a eu 22 ou 23 martyrs, tous des déplacés venus de Gaza», a déclaré un déplacé, au milieu des destructions à Rafah.
Nouveau signe d'une situation humanitaire désespérée dans la bande de Gaza dont la plupart des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé mardi la mort de sept Palestiniens noyés en tentant de récupérer en mer de l'aide parachutée par avion.
Appel de l'ONU
Israël a juré de détruire le Hamas et se dit déterminé à poursuivre son offensive d'envergure dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 32'333 morts majoritairement des civils selon un dernier bilan du ministère de la santé du Hamas. Et ce malgré les pressions et les inquiétudes internationales y compris de son allié américain.
Lundi, et pour la première fois depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution appelant à un cessez-le-feu, avec 14 voix pour, dont celle de la Suisse, et l'abstention des Etats-Unis qui avaient jusqu'alors bloqué trois textes mentionnant un «cessez-le-feu».
Le texte «exige un cessez-le-feu immédiat pour le ramadan», le mois de jeûne musulman qui a débuté il y a deux semaines, et «la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages» enlevés le jour de l'attaque du 7 octobre.
Israël furieux
Ne pas appliquer cette résolution serait «impardonnable», a averti le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans la foulée du vote salué par les grandes capitales.
Furieux contre les Etats-Unis, Israël a annulé la visite d'une délégation attendue à Washington, en déclarant que l'abstention américaine «nuisait» à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages.
«Nous n'avons pas le droit moral d'arrêter la guerre tant qu'il y a des otages à Gaza», a déclaré son ministre de la Défense Yoav Gallant, en visite aux Etats-Unis, insistant sur la nécessité de «vaincre» le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a salué l'appel à un cessez-le-feu et accusé aussi Israël d'avoir provoqué «l'échec» des pourparlers à Doha impliquant les médiateurs internationaux -Qatar, Egypte, Etats-Unis- pour une trêve accompagnée d'une libérations des otages. Son chef, Ismaïl Haniyeh, est arrivé mardi en Iran, allié du mouvement palestinien et ennemi juré d'Israël.
Hôpitaux visés
Alors que moins d'un tiers des hôpitaux de la bande de Gaza sont opérationnels, et ce partiellement, d'après l'ONU, trois hôpitaux sont visés par des opérations de l'armée. Israël affirme que des membres du Hamas s'y cachent.
Plus de 170 combattants palestiniens ont été tués depuis le 18 mars Dans et autour du complexe hospitalier d'al-Chifa à Gaza (nord), selon l'armée. A Khan Younès (sud), les soldats encerclent l'hôpital Nasser selon le Hamas et d'autres opèrent aux abords de celui d'al-Amal.
La situation humanitaire est particulièrement catastrophique dans le nord du territoire. A Jabaliya, des habitants, dont beaucoup de femmes et d'enfants, font quotidiennement la queue pour remplir des bidons d'eau et attendent de recevoir la nourriture aux points de distribution.
«Pour une boîte de thon»
Israël contrôle strictement l'entrée par voie terrestre des aides qui arrivent au compte-gouttes depuis l'Egypte. Ce qui a poussé des gouvernements étrangers à larguer, par parachutage, des colis alimentaires sur Gaza.
«Des gens meurent pour une boîte de thon», s'emporte Mohamad, un Gazaoui, brandissant à la caméra l'unique boîte de thon qu'il a pu récupérer. Non loin, un autre homme dit risquer sa vie pour une boîte de haricots «qui sera partagée avec 18 personnes».