Plus de 6,5 millions d'Israéliens votent mardi pour une quatrième élection en moins de deux ans qui porte sur l'avenir politique de Benjamin Netanyahu. Le premier ministre sortant, jugé pour «corruption», a dit espérer que ce serait «la dernière élection».
Le principal opposant au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (affiche de gauche) est le centriste Yaïr Lapid (affiche de droite).
Le ténor de la droite radicale Naftali Bennett est considéré comme le "faiseur de roi" de cette élection.
Selon les sondages, le parti Likoud du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a terminé en première place mardi.
Benjamin Netanyahu en tête au terme des 4e élections en deux ans - Gallery
Le principal opposant au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (affiche de gauche) est le centriste Yaïr Lapid (affiche de droite).
Le ténor de la droite radicale Naftali Bennett est considéré comme le "faiseur de roi" de cette élection.
Selon les sondages, le parti Likoud du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a terminé en première place mardi.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (06h00 suisses) et doivent fermer à 22h00, prélude à la diffusion des premiers sondages à la sortie des bureaux de vote, avant des résultats plus définitifs attendus vendredi selon la Commission électorale.
Pour ou contre «Bibi» Netanyahu ? Telle reste la question d'un feuilleton politique qui n'en finit pas. Mais, pour ce quatrième épisode, les acteurs ont changé: le rôle de principal rival de M. Netanyahu, attribué lors des trois dernières élections au général Benny Gantz, est désormais dévolu à Yaïr Lapid, chef du parti centriste Yesh Atid ("Il y a un futur").
«Moment de vérité»
«C'est le moment de vérité (...) soit Yesh Atid est fort soit nous avons un gouvernement des ténèbres, raciste et homophobe», a déclaré M. Lapid, après avoir voté à Tel-Aviv, appelant les électeurs à rejeter le Likoud (droite) de M. Netanyahu.
Dans sa quête d'une majorité de 61 députés sur les 120 du Parlement pour former un gouvernement, Yaïr Lapid table sur une entente avec des partis de gauche, du centre, mais aussi de droite déçus par le Premier ministre. Benjamin Netanyahu compte lui faire alliance avec les formations religieuses et, fait nouveau, avec l'extrême droite.
«J'espère que c'est la dernière élection» afin de pouvoir mettre un terme à la crise politique en Israël, a lancé M. Netanyahu en déposant son bulletin dans l'urne.
Vaccination
M. Netanyahu, 71 ans, avait en quelque sorte lancé sa campagne électorale par un accord avec le géant pharmaceutique Pfizer permettant à Israël d'obtenir rapidement, dès la fin décembre, des millions de doses de vaccins anti-Covid-19 en échange de données biomédicales sur les effets de la vaccination.
Dans les dernières semaines, le pays a mené une des plus intenses campagnes de vaccination au monde, inoculant deux doses de vaccins à près de 50% de la population, soit plus des deux tiers des électeurs.
Malgré le déconfinement récent – réouverture des bars, des restaurants, cafés – les autorités ont prévu des bureaux de vote spéciaux pour les personnes en quarantaine ou infectées.
Bennett en «faiseur de roi»
Outre Yaïr Lapid, les rôles de principaux rivaux de Benjamin Netanyahu reviennent cette fois au frondeur Gideon Saar et au ténor de la droite radicale Naftali Bennett.
Ce dernier est considéré comme le «faiseur de roi» de cette élection car il n'a pas dit clairement si son parti Yamina allait rejoindre un potentiel gouvernement anti ou pro-Netanyahu, personnalité dont il partage l'idéologie mais critique la gestion.
Les derniers sondages créditent le Likoud de la première place avec environ 30 sièges sur 120, suivi d'une vingtaine pour les troupes de M. Lapid, de près d'une dizaine chacun pour les partis de MM. Saar et Bennett.
Vient ensuite une noria de formations (arabes, ultra-orthodoxe, gauche, nationalistes laïcs) dont les performances pourraient un avoir un impact important sur la capacité des deux grands camps à former un gouvernement.
«Bye Bye Bibi»
Malgré la vaccination et la réouverture des commerces, les partis n'ont pu tenir de grands meetings et la campagne s'est principalement jouée sur les réseaux sociaux. Chaque formation a tenté de convaincre sa base de vaincre la «fatigue électorale», après trois scrutins.
Si le Premier ministre joue sur la vaccination, l'opposition fait ses choux gras du procès de M. Netanyahu pour «corruption», «malversation» et «abus de pouvoir», débuté il y a quelques mois et qui alimente des manifestations chaque samedi à travers le pays, depuis 39 semaines. Samedi soir, des milliers des manifestants à Jérusalem ont encore crié «Yalla dégage Bibi», ou «Bye Bye Bibi».