Russie Poutine dénonce les sanctions occidentales

ATS

20.12.2018 - 12:23

Plus de 1700 journalistes avaient été accrédités pour la conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine.
Plus de 1700 journalistes avaient été accrédités pour la conférence de presse annuelle de Vladimir Poutine.
Source: KEYSTONE/EPA SPUTNIK POOL/ALEXEI DRUZHININ / SPUTNIK / KREMLIN

Vladimir Poutine a assuré jeudi que la Russie devait intégrer rapidement le club des cinq premières puissances économiques mondiales. Il a affirmé qualifié les accusations occidentales d'espionnage visant Moscou de prétextes pour "freiner le développement" du pays.

"S'il n'y avait pas eu Skripal, ils auraient imaginé autre chose. L'objectif est simple: freiner le développement de la Russie (vu) comme un possible concurrent", a-t-il affirmé lors de sa conférence de presse annuelle, faisant référence à l'empoisonnement en Grande-Bretagne de l'ex-agent double Sergueï Skripal.

Vladimir Poutine a aussi critiqué la récente inculpation de la Russe Maria Butina aux Etats-Unis où elle est accusée de "complot" en vue de "promouvoir les intérêts de la Russie", ce pour quoi elle a plaidé coupable.

"Je ne comprends pas ce qu'elle pourrait confesser étant donné qu'elle ne remplissait aucune mission du gouvernement", a-t-il déclaré. "Je ne comprends pas pourquoi ils l'ont emprisonnée. Il n'y a aucun fondement", a-t-il poursuivi.

Soupçons en Suisse

La Russie est régulièrement pointée du doigt à propos des tentatives de piratage informatique et d'espionnage. Au printemps, deux espions russes présumés ont été arrêtés aux Pays-Bas pour soupçon de piratage du Laboratoire de Spiez (BE). Ils sont aussi soupçonnés d'une tentative de cyberattaque contre l'Agence mondiale antidopage (AMA) à Lausanne.

Pour Vladimir Poutine, les sanctions économiques imposées par l'Occident à la Russie sont le résultat de l'influence grandissante de la Russie dans le monde. "Cela est lié à l'augmentation de la puissance de la Russie", a-t-il dit.

"Un acteur puissant est apparu, avec qui il faut compter. Il y a encore pas longtemps, ils pensaient que ce n'était même plus un pays", a-t-il ajouté en faisant référence à la Russie.

Mais pour le président russe, qui a notamment évoqué la progression du secteur agricole russe, ces sanctions ont été, dans un certain sens, positives. "Notre économie s'est adaptée aux limitations extérieures", a-t-il déclaré.

Dans le Top 5

M. Poutine a aussi assuré que son pays "a pleinement les moyens de rentrer dans le top cinq" des économies mondiales. Il a souligné que la Russie - classée 12e économie mondiale par la Banque mondiale - connaissait une croissance de 1,7% sur les dix derniers mois, prévoyant une hausse de 1,8% sur l'année et disant voir une hausse "mineure" des revenus réels en Russie après "une longue pause".

Le président russe est confronté à des difficultés sur le plan intérieur liées à l'économie. Son taux de popularité a chuté à des niveaux inédits depuis 2014 après une réforme repoussant de plusieurs années l'âge du départ à la retraite.

Course aux armements

S'exprimant ensuite sur la situation internationale, le maître du Kremlin a ensuite mis en garde contre un "effondrement du système international" de contrôle des armes après l'annonce américaine de son intention de se retirer du traité nucléaire INF. Il avait dit cette semaine que Moscou développerait de nouveaux missiles si Washington abandonnait en effet cet accord, qui abolit la production de missiles balistiques d'une portée de 500 à 5000 km.

Il a aussi évoqué la récente escalade des tensions avec l'Ukraine. Fin novembre, les gardes-côtes russes ont capturé trois navires militaires ukrainiens et leurs équipages au large de la Crimée.

La Russie a dénoncé à plusieurs reprises une "provocation" ukrainienne, ce que Poutine a réaffirmé jeudi, ajoutant qu'elle était "peut-être" parvenue à faire remonter la cote de popularité du président ukrainien Petro Porochenko en vue de l'élection présidentielle ukrainienne de mars 2019.

Déguisements

Comme tous les ans, les journalistes venus de tout le pays et des cinq continents rivalisaient d'effets pour tenter d'attirer l'attention du président russe. Cette année, une journaliste s'est habillée en "Fille des neiges". Deux autres avaient enfilé des gilets jaunes et portaient une pancarte "Paris nous attend".

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