«Une farce» ou «solide victoire» Les réactions dans le monde après la réélection de Poutine

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18.3.2024 - 17:19

De la Chine à Cuba en passant par des pays africains, les alliés du président russe Vladimir Poutine ont été prompts à saluer sa réélection avec 87% des voix tandis que les Occidentaux ont dénoncé un simulacre de démocratie.

Poutine a été réélu avec plus de 87 % des suffrages pour un 5e mandat.
Poutine a été réélu avec plus de 87 % des suffrages pour un 5e mandat.
IMAGO/ITAR-TASS/ Sipa USA

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Chine

«Votre réélection prouve le plein soutien des Russes», a estimé lundi le président chinois Xi Jinping dans un message de félicitations à son homologue, rapporté par la télévision d'Etat chinoise CCTV. Le ministère chinois des Affaires étrangères s'est dit convaincu que les relations «continueront à progresser» entre les deux «partenaires de coopération stratégique globale».

Inde

Le Premier ministre indien Narendra Modi a félicité lundi Vladimir Poutine et appelé, sur le réseau X, «à renforcer encore davantage le durable partenariat spécial et privilégié entre l'Inde et la Russie dans les années à venir».

Corée du Nord

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, proche allié de M. Poutine, a estimé que la réélection du maître du Kremlin montrait «le soutien inébranlable du peuple russe» à leur président. «Le peuple russe a renforcé davantage l'unité socio-politique (de la Russie) avec vous en son centre et a pleinement démontré (....) sa volonté de construire une Russie forte», a-t-il ajouté dans ce message adressé à M. Poutine et publié par l'agence nord-coréenne KCNA.

Iran

Le président iranien Ebrahim Raïssi «a sincèrement félicité Vladimir Poutine pour sa solide victoire», selon l'agence officielle Irna.

Syrie

Le président Bachar al-Assad a félicité son homologue russe pour sa réélection «avec une large majorité, ce qui confirme la grande confiance du peuple russe», saluant «les relations distinguées et la coopération bilatérale entre la Syrie et la Russie».

Tchad

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a adressé ses «chaleureuses félicitations» à M. Poutine. «Tout en lui souhaitant plein succès, je renouvelle notre engagement à poursuivre et renforcer l'oeuvre entamée pour raffermir la coopération tchado-russe», écrit-il sur Facebook.

Niger

Le chef du régime militaire au pouvoir au Niger, le général Abdourahamane Tiani, a adressé ses «vives et chaleureuses félicitations ainsi que (ses) voeux de réussite» à Vladimir Poutine, l'assurant de sa «disponibilité personnelle ainsi que celle du gouvernement du Niger» afin de renforcer «des relations déjà excellentes» avec son pays.

Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn

Le président des Emirats arabes unis Mohamed ben Zayed «a envoyé un message de félicitations» au président russe, tout comme l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, qui lui a souhaité le «succès», espérant que les relations entre la Russie et son pays «continuent à se développer et à prospérer».

Le Premier ministre de Bahreïn, Salman ben Hamad Al Khalifa a fait de même, souhaitant à Vladimir Poutine de «conduire la Russie et son peuple vers plus de progrès, de développement et de prospérité».

Venezuela, Nicaragua, Cuba, Bolivie

Dès dimanche soir, les dirigeants du Venezuela, Nicaragua, Cuba et Bolivie ont félicité M. Poutine. «Notre frère aîné a triomphé, ce qui est de bon augure pour le monde», a estimé le président vénézuélien Nicolas Maduro.

Serbes de Bosnie

Le président de la Republika Srpska (l'entité serbe de Bosnie) Milorad Dodik, a salué sur X la victoire d'"un ami sur lequel nous pouvons compter».

Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé dimanche soir sur les réseaux sociaux qu'il«n'y a aucune légitimité dans ce simulacre d'élection et il ne peut y en avoir» ajoutant que M. Poutine est «ivre de pouvoir et fait tout ce qu'il peut pour régner éternellement».

Moldavie

«Nous ne pouvons parler d'élections libres et honnêtes quand les véritables opposants sont mis hors course, que certains sont emprisonnés, d'autres expulsés du pays, quand les représailles sont si fortes que les gens ont peur de s'exprimer, quand il ne reste rien de la presse libre», a déclaré la présidente de la Moldavie, Maia Sandu. «Ce n'est pas la démocratie et ce n'est pas ce que nous voulons construire ici».

Union européenne

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré lundi que la réélection de M.Poutine était basée sur «la répression et l'intimidation» et «(n'avait) pas été un scrutin libre et juste». L'UE déclare parallèlement qu'elle ne reconnaîtra pas le résultat des élections «illégales» tenues dans les territoires ukrainiens sous contrôle russe.

France

Paris a regretté lundi que «les conditions d'une élection libre, pluraliste et démocratique» n'aient «une nouvelle fois» pas été réunies en Russie. Le ministère français des Affaires étrangères a salué «le courage des nombreux citoyens russes ayant manifesté pacifiquement leur opposition à cette atteinte à leurs droits politiques fondamentaux».

Allemagne

L'Allemagne a dénoncé «une élection sans choix» montrant «l'action infâme de Poutine contre son propre peuple». En outre, a ajouté la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, «organiser de soi-disant élections dans certaines parties de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie est contraire au droit international».

Pologne

La Pologne a jugé dimanche que «l'élection présidentielle en Russie n'est pas légale, libre et équitable». Le scrutin s'est déroulé «dans un contexte de répressions sévères» et dans les régions occupées de l'Ukraine, en violation du droit international, selon son ministère des Affaires étrangères.

République tchèque

«Une farce et une parodie», a jugé dimanche sur X le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavsky, espérant qu'"un jour les Russes voteront lors d'un scrutin libre et démocratique».

Italie

Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a estimé dimanche sur X que «les élections en Russie n'ont été ni libres ni régulières et «ont concerné également des territoires ukrainiens occupés illégalement». Le vice-Premier ministre Matteo Salvini a fait entendre une voix dissonnante en assurant que «les Russes ont voté» et que «quand un peuple vote, il a toujours raison».

Royaume-Uni

La réélection de M. Poutine montre «l'ampleur de la répression» en Russie, a estimé lundi dans un communiqué le chef de la diplomatie britannique David Cameron. «Poutine élimine ses opposants politiques, contrôle les médias et s'autoproclame vainqueur. Ce n'est pas de la démocratie».

Norvège

«La soi-disant élection en Russie n'a été conduite de manière ni libre ni équitable», a déclaré Espen Barth Eide, ministre des Affaires étrangères de Norvège, pays frontalier de la Russie. Il a dénoncé le fait qu'une partie du scrutin ait eu lieu dans une zone de l'Ukraine «illégalement occupée par la Russie» et a salué les Russes «qui osent encore oeuvrer pour (...) une Russie meilleure et différente».

Canada

«Profondément préoccupé par les irrégularités du processus électoral» en Russie, le Canada «condamne le déroulement du scrutin dans les territoires occupés de l'Ukraine, qui constitue une violation flagrante du droit international», a affirmé sa ministre des Affaires étrangères Melanie Joly.