En urgence Le G7 se réunit après les frappes russes sur l'Ukraine

ATS

11.10.2022 - 12:39

Les puissances du G7 se réunissent mardi au lendemain de bombardements russes d'ampleur sur Kiev et d'autres villes d'Ukraine. Des frappes qui ont suscité un tollé occidental, alors que les autorités ukrainiennes affichaient leur détermination face à Moscou.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit participer ce jour à la réunion virtuelle d'urgence du G7 prévue à partir de 14h00.  (archives)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit participer ce jour à la réunion virtuelle d'urgence du G7 prévue à partir de 14h00.  (archives)
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Les missiles, roquettes et drones se sont abattus sur l'Ukraine en représailles de l'attaque, «terroriste» selon Vladimir Poutine, qui a partiellement détruit le pont reliant la Russie à la Crimée annexée en 2014.

Hautement symbolique et stratégique, ce viaduc sert à l'approvisionnement des troupes russes dans le sud ukrainien où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.

Sites civils visés

Les frappes ont visé des infrastructures militaires, énergétiques et de communication ukrainiennes, selon le Kremlin, mais également touché des sites purement civils. Le dernier bilan fait état de 19 morts et 105 blessés dans le pays.

Ces bombardements «pourraient avoir violé» le droit de la guerre et représenter des crimes de guerre si les cibles civiles «ont été visées intentionnellement», a affirmé à Genève le Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU.

Onze présidents de pays d'Europe orientale membres de l'Otan ont condamné mardi les récents bombardements russes en les qualifiant de «crimes de guerre».

Réunion du G7

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit participer ce jour à la réunion virtuelle d'urgence du G7 prévue à partir de 14h00 sur le sujet.

De son côté, Vladimir Poutine doit recevoir le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, pour parler notamment de la sécurité de la centrale ukrainienne de Zaporijjia que la Russie occupe militairement depuis mars, et qu'elle s'est appropriée lorsqu'elle a revendiqué fin septembre l'annexion de quatre régions ukrainiennes.

Depuis des mois, Russes et Ukrainiens s'accusent de tirer dans la zone et de risquer de provoquer un accident nucléaire.

Ankara appelle au cessez-le-feu

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a lancé un appel à un cessez-le-feu «dès que possible» entre les bélligérants, dans un entretien télévisé.

Un responsable turc a par ailleurs indiqué mardi à l'AFP que président Recep Tayyip Erdogan, qui affiche une position neutre dans ce conflit, rencontrerait Vladimir Poutine mercredi à Astana, en marge d'un sommet régional dans la capitale du Kazakhstan.

Soutien occidental réaffirmé

Les Occidentaux ont eux réaffirmé leur soutien à Kiev après la vague de bombardements, l'américain Joe Biden promettant des «systèmes perfectionnés» de défense antiaérienne, tout comme l'Allemagne. Londres a promis de ne «pas faiblir d'un iota dans (sa) détermination à aider» l'Ukraine à gagner.

Le président ukrainien a lui martelé que son pays tiendrait bon en dépit de ces frappes massives, dont les premières sur Kiev depuis juin. «L'Ukraine ne peut pas être intimidée», a-t-il dit dans son allocution du soir.

Infrastructures touchées

Des infrastructures énergétiques ont été touchées mardi par de nouvelles frappes dans l'ouest de l'Ukraine, a indiqué Maksym Kozytski, gouverneur de la région de Lviv.

Selon lui, il y a eu «trois explosions sur deux sites d'infrastructure de la région», tandis que le maire de la capitale régionale éponyme, Andriï Sadovy a fait état d'une «frappe de missile sur une infrastructure critique» qui a laissé 30% de la ville privée d'électricité.

Concernant les frappes de lundi, le Premier ministre ukrainien Denis Chmygal a indiqué que onze infrastructures importantes, dont des centrales électriques, avaient été endommagées dans huit régions, en plus de la capitale. Des coupures d'électricité affectaient de nombreuses régions. Plus de 300 localités restaient privées d'électricité dans l'ensemble du pays.

Gifle pour Moscou

Vladimir Poutine a accusé dimanche l'Ukraine d'avoir organisé l'explosion samedi matin qui a détruit une partie du pont de Crimée, construit à grands frais et inauguré en 2018. Kiev n'a ni confirmé ni démenti son implication.

Mais la destruction partielle du pont est une gifle pour Moscou, d'autant qu'elle intervient après une série de revers militaires dans le nord-est, l'est et le sud de l'Ukraine, l'armée ukrainienne, forte des approvisionnements en armes occidentales, repoussant les Russes.

Signe de ces difficultés sur le terrain, Vladimir Poutine a ordonné la mobilisation de centaines de milliers de réservistes en septembre, une décision qui a provoqué le départ de foule de ses compatriotes du pays.

Le président russe a juré lundi qu'il ordonnera d'autres répliques «sévères» en cas de nouvelles attaques ukrainiennes contre la Russie, mais sans renouveler les menaces de recours à l'arme nucléaire.

Le ministère russe de la Défense a assuré que la salve de lundi avait atteint tous ses objectifs, alors que le président ukrainien affirmait lui que des «84 missiles russes tirés contre l'Ukraine, 43 ont été abattus».

Propos ambigus de Loukachenko

Seul allié de Moscou dans cette guerre, tout en s'étant gardé d'envoyer ses troupes en Ukraine, le président bélarusse Alexandre Loukachenko a accusé Kiev de préparer une attaque contre son pays, ajoutant qu'en conséquence des troupes russo-bélarusses allaient être déployées, sans préciser leur localisation.

Il a aussi accusé la Pologne, la Lituanie et l'Ukraine de préparer des attaques «terroristes» et un «soulèvement militaire» au Bélarus. Le Bélarusse a cependant affirmé ne pas vouloir entrer en guerre. Mardi, Minsk a assuré que la force commune constituée avec la Russie était «purement défensive».