Proche-Orient Recherche de soutiens avant une décision américaine sur Jérusalem

ATS

3.12.2017 - 20:06

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est entretenu par téléphone avec plusieurs dirigeants étrangers pour leur expliquer les dangers que comporterait toute décision de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem (archives).
Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est entretenu par téléphone avec plusieurs dirigeants étrangers pour leur expliquer les dangers que comporterait toute décision de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem (archives).
SDA

Les dirigeants palestiniens tentaient dimanche d'obtenir des soutiens pour convaincre le président américain Donald Trump de renoncer à un projet de reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Il pourrait décider d'y transférer l'ambassade américaine.

Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est entretenu par téléphone avec plusieurs dirigeants étrangers - dont les présidents français Emmanuel Macron et turc Recep Tayyip Erdogan - "pour leur expliquer les dangers que comporterait toute décision de transférer l'ambassade (américaine) à Jérusalem ou de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël", a indiqué son conseiller diplomatique, Majdi al-Khalidi.

"L'instauration d'un Etat palestinien indépendant et souverain, avec Jérusalem-Est comme capitale, est nécessaire pour assurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient", a déclaré M. Erdogan à M. Abbas, selon des sources présidentielles citées par l'agence de presse turque Anadolu.

Mahmoud Abbas chercherait également à obtenir la tenue d'une réunion d'urgence de l'Organisation de la coopération islamique et de la Ligue arabe, selon des sources palestiniennes.

Anarchie encouragée

Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erekat et le chef des renseignements au sein de l'Autorité, Majed Farraj ont également eu des entretiens à Washington à ce sujet, a ajouté Majdi al-Khalidi.

M. Erekat a affirmé dimanche dans un communiqué que reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël "va encourager l'anarchie internationale". Selon lui, les Etats-Unis vont dans ce cas se "disqualifier et ne pourront pas avoir le moindre rôle dans toute initiative visant à parvenir à une paix juste et durable".

Les islamistes du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, ont appelé à une "nouvelle Intifada" si Washington reconnaît Jérusalem comme capitale d'Israël ou annonce le transfert de l'ambassade américaine dans la ville sainte.

Promesse de campagne

La décision lundi de Donald Trump de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem constituerait un tournant dans la politique américaine, auquel s'oppose pratiquement toute la communauté internationale. Le président américain avait promis durant sa campagne de déménager l'ambassade à Jérusalem, comme le stipule une loi du Congrès adoptée en 1995 mais dont l'application est bloquée tous les six mois, depuis deux décennies, par les présidents américains successifs.

Selon son gendre et conseiller spécial, Jared Kushner, dimanche, Donald Trump n'a pas encore pris sa décision. "Il (Trump) continue d'étudier de très nombreux éléments et lorsqu'il aura pris sa décision, c'est lui qui vous en fera part, pas moi", a-t-il déclaré lors d'une conférence annuelle sur la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient organisée par la Brookings Institution.

Un responsable américain avait indiqué vendredi que le président américain envisageait de prononcer un discours mercredi dans lequel il pourrait annoncer une reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu.

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