Racisme Scène de brutalités policières au Brésil

ATS

14.7.2020 - 00:46

La moitié de la population du Brésil est noire ou métis (archives).
La moitié de la population du Brésil est noire ou métis (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Andre Penner

La vidéo d'un policier piétinant le cou d'une femme noire pour l'immobiliser causait une grande indignation lundi au Brésil. La violence policière est très répandue dans le pays sud-américain.

La scène s'est déroulée le 30 mai, dans un quartier populaire du sud de São Paulo, mais les images ont fait le tour du pays après avoir été diffusées dimanche soir par l'émission «Fantastico», programme à grande audience de TV Globo.

Sur ces images, filmées à l'aide d'un téléphone mobile, on peut voir une femme noire, face contre terre, tenter de se débattre, alors qu'un policier exerce une forte pression sur son cou avec un pied. Au bout de quelques secondes, il lève son autre pied pour peser de tout son poids sur le cou de la victime.

«Plus je me débattais, plus il appuyait sur mon cou», a expliqué cette Brésilienne de 51 ans lors d'un entretien à TV Globo. Travaillant dans un petit bar du quartier, elle raconte avoir tenté d'intervenir alors qu'un ami était brutalisé par des policiers. Elle dit aussi avoir subi d'autres violences qui n'apparaissent pas dans la vidéo.

Policiers suspendus

«Je lui ai dit d'arrêter. Il m'a poussée contre la grille du bar, m'a donné trois coups de poing, m'a fait tomber et m'a cassé la jambe», explique-t-elle. «Après, il a mis un genou contre mon cou et un autre sur mes côtes. Je me suis évanouie quatre fois», poursuit-elle.

Le gouvernement de l'Etat a annoncé dimanche que les policiers avaient été suspendus de leurs fonctions et qu'une enquête avait été ouverte. «Les scènes montrées par l'émission Fantastico sont répugnantes. Cette conduite violente de certains policiers est inacceptable», a tweeté le gouverneur Joao Doria dans la foulée de la diffusion du reportage.

En juin, le gouvernement de São Paulo a annoncé la mise en place d'un programme de formation pour tenter d'éviter les abus de la part des forces de l'ordre. Mais les violences policières se sont poursuivies dans tout le Brésil, malgré la pandémie due au nouveau coronavirus et l'important écho médiatique de la mobilisation antiraciste mondiale qui a suivi la mort à la fin mai du Noir George Floyd sous le genou d'un policier blanc à Minneapolis, aux Etats-Unis.

Dans ce pays de 212 millions d'habitants, plus de la moitié de la population est noire ou métis et les inégalités raciales restent très présentes dans la société.

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