Venezuela – Colombie Soldats vénézuéliens à la frontière

ATS

11.9.2019 - 13:56

Les exercices, prévus jusqu'au 28 septembre, vont mobiliser 150'000 soldats vénézuéliens.
Les exercices, prévus jusqu'au 28 septembre, vont mobiliser 150'000 soldats vénézuéliens.
Source: KEYSTONE/EPA EFE/JOHNNY PARRA

Le Venezuela a commencé mardi à déployer 150'000 soldats à sa frontière avec la Colombie, a annoncé l'état-major, pour des exercices décrétés par le président Nicolas Maduro. Il accuse son voisin de «manoeuvrer» pour «déclencher un conflit».

Des chars, des véhicules blindés armés de missiles et des dizaines de militaires de la Force armée nationale bolivarienne (FANB) commençaient à arriver à l'aéroport de La Fria, dans l'Etat de Tachira (ouest), selon une correspondante de l'AFP sur place.

«La Force armée nationale bolivarienne est une force de paix (...). Nous respectons les forces armées de toute la planète, mais nous ne craignons personne», a affirmé à la presse l'amiral Remigio Ceballos, commandant stratégique opérationnel du Venezuela en lançant les exercices.

Cette région frontalière de la Colombie a été placée la semaine dernière en «alerte orange» par le président socialiste après qu'il a dénoncé les «manoeuvres» de son homologue Ivan Duque pour «déclencher un conflit armé» avec le Venezuela.

Pour sa part, le président colombien a dit ne pas céder «à la provocation» et a écarté l'hypothèse d'une intervention militaire contre son voisin.

Accusations croisées

Ces exercices, qui se dérouleront le long des 2200 km de frontière, doivent durer jusqu'au 28 septembre et mobiliser 150'000 des plus de 365'000 soldats que compte le Venezuela.

Nicolas Maduro s'en prend régulièrement à son homologue colombien qu'il qualifie de «sous-président» et affirme qu'il fomente des actes «terroristes» pour tenter de le renverser. La semaine dernière, il l'a accusé de faire usage d'«accusations infondées pour agresser le Venezuela».

Ivan Duque accuse en effet Nicolas Maduro d'offrir refuge et soutien aux dissidents des Farc, qui se sont mis en marge de l'accord de paix de 2016 et ont annoncé la reprise de la lutte armée. Des accusations que Caracas nie.

Le président colombien reconnaît le chef de file de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido comme président par intérim, tout comme une cinquantaine d'autres pays, dont les Etats-Unis.

Effets minimisés

A Genève, le conseiller du président Duque en charge de l'application de l'accord de paix a affirmé que Nicolas Maduro «ne facilite pas mon travail» en étant proches des narco-trafiquants colombiens. Pour autant, Emilio Archila ne souhaite pas préjuger des intentions du chef de l'Etat vénézuélien sur une éventuelle volonté de déstabiliser son pays.

Devant les correspondants accrédités à l'ONU à Genève, il a en revanche minimisé tout effet de l'annonce récente de dissidents des FARC sur leur reprise des armes. Ces «narco-terroristes» n'ont pas participé ou se sont retirés du processus de paix «depuis longtemps», dit-il. Selon lui, leurs déclarations n'ont pas d'impact sur les 11'000 anciens combattants qui honorent l'arrangement avec le gouvernement.

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