Présidentielle aux États-Unis Trump: sécurité de l'Otan pas garantie et expulsion de migrants

clsi

11.2.2024 - 10:06

Donald Trump a menacé, en cas de réélection, de ne plus garantir la protection de l'Otan face à la Russie. Il a également promis une vague massive d'expulsions à la frontière, lors d'un meeting samedi en Caroline du Sud.

M. Trump s'est à nouveau emparé du dossier brûlant de l'immigration, autre grand sujet de controverse dans la campagne électorale (archives).
M. Trump s'est à nouveau emparé du dossier brûlant de l'immigration, autre grand sujet de controverse dans la campagne électorale (archives).
KEYSTONE

L'ancien président américain reproche régulièrement à ses alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord de ne pas financer suffisamment l'institution. Lors du meeting, M. Trump a rapporté une conversation avec un des chefs d'Etat de l'Otan, sans le nommer.

«Un des présidents d'un gros pays s'est levé et a dit: et bien, monsieur, si on ne paie pas et qu'on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez?», raconte le milliardaire avant de révéler sa réponse: «Non, je ne vous protègerais pas. En fait je les encouragerais à vous faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos dettes».

Cette déclaration intervient après que M. Trump, probable candidat face au président démocrate Joe Biden lors de la présidentielle de novembre, a fait pression sur les élus républicains au Congrès pour enterrer un projet de loi prévoyant le versement d'une nouvelle aide à l'Ukraine ainsi qu'une réforme de la politique migratoire.

La Maison Blanche a répliqué aux déclarations de M. Trump en vantant les efforts déployés par M. Biden pour renforcer les alliances dans le monde entier.

«Consternant et insensé»

«Encourager l'invasion de nos alliés les plus proches par des régimes meurtriers est consternant et insensé», a réagi Andrew Bates, porte-parole de la Maison Blanche, dans un communiqué publié samedi soir.

«Plutôt que d'appeler à la guerre et de promouvoir le chaos, le président Biden continuera à soutenir le leadership américain», a ajouté M. Bates.

L'accord bloqué au Congrès prévoyait une enveloppe supplémentaire d'aide à l'Ukraine et à Israël.

D'un montant de 95 milliards de dollars, elle sera débattue la semaine prochaine et comprend des fonds pour la lutte d'Israël contre le Hamas et pour un allié stratégique clé, Taïwan.

La part du lion, cependant, aiderait l'Ukraine à reconstituer ses stocks de munitions, d'armes et d'autres besoins essentiels, alors que le pays entre dans une troisième année de guerre.

Donald Trump s'est souvent montré dubitatif, parfois hostile, sur la poursuite de l'aide américaine à l'Ukraine et a même menacé de sortir de l'Otan s'il retournait à la Maison Blanche.

«La plus grande opération d'expulsion de l'histoire»

M. Trump s'est aussi à nouveau emparé du dossier brûlant de l'immigration, autre grand sujet de controverse dans la campagne électorale. Sous sa pression, les élus républicains semblent avoir décidé de bloquer toute réforme de la politique migratoire avant l'élection présidentielle.

«N'oublions pas que cette semaine, nous avons aussi remporté une grande victoire que tous les conservateurs devraient célébrer. Nous avons écrasé le projet désastreux de cet escroc de Joe Biden sur les frontières ouvertes», a lancé le milliardaire. «Tout le groupe a fait un excellent travail au Congrès. Nous l'avons écrasé.»

L'ancien président, qui avait bâti sa popularité en promettant la construction d'un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, a assuré que l'expulsion de migrants constituerait l'une de ses priorités en cas de retour à la Maison Blanche.

«Dès le premier jour, je mettrai fin à toutes les politiques d'ouverture des frontières de l'administration Biden et nous lancerons la plus grande opération d'expulsion nationale de l'histoire des Etats-Unis. Nous n'avons pas le choix», a-t-il affirmé.

Le mari de Nikki Haley

Lors de son meeting, M. Trump a aussi lancé une pique à Nikky Haley, ex-gouverneure de l'Etat de Caroline du Sud et sa rivale pour l'investiture républicaine, en ironisant sur l'absence de son mari à ses côtés durant la campagne.

«Où est son mari? Oh, il est parti, il est parti. Qu'est-il arrivé à son mari? «, a-t-il lancé avec des effets de voix.

Largement distancée dans la course à l'investiture, l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU a répondu sèchement sur X à propos de son mari, Michael Haley, engagé pour un an dans un déploiement militaire à Djibouti.

«Il est en déploiement au service de notre pays, quelque chose dont vous ne connaissez rien. Quelqu'un qui manque continuellement de respect aux sacrifices des familles de militaires n'a rien à faire comme commandeur en chef», a-t-elle taclé.

Ledit mari a aussi envoyé sur X un message au milliardaire, accompagné d'une photo de loup, avec un petit commentaire cinglant: «La différence entre les humains et les animaux? Des animaux ne laisseraient pas le plus stupide d'entre eux diriger la meute».

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