Moscou a déjoué une attaque nocturne de drones ukrainiens, devant brièvement fermé son aéroport international, ont annoncé dimanche les autorités russes. Kiev fait quant à elle part de trois morts dans deux frappes russes samedi.
Russie: un bâtiment endommagé après une attaque de drone à Moscou
Images d'un immeuble du Centre d'affaires international de Moscou (Moskva City) endommagé à la suite d'une attaque de drone ukrainien aux premières heures ce dimanche.
30.07.2023
«Des drones ukrainiens ont attaqué cette nuit. Les façades de deux tours de bureaux de la ville ont été légèrement endommagées. Il n'y a pas de victimes ni de blessés», a expliqué le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, sur Telegram.
Plusieurs fenêtres de ces bâtiments ont été soufflées, des poutres en acier rendues visibles et des documents éparpillés au sol, selon un photographe de l'AFP.
Le ministère russe de la Défense a dénoncé une «tentative d'attaque terroriste».
L'attaque, de trois drones au total, a été déjouée, a indiqué le ministère russe de la Défense, ajoutant que l'un avait été abattu et que les deux autres, «neutralisés par la guerre électronique», s'étaient écrasés sur un complexe de bâtiments.
Aéroport
L'aéroport international Vnoukovo, dans le sud-ouest de Moscou, a été brièvement fermé au trafic et les vols déroutés, a affirmé l'agence de presse russe TASS, citant les «services d'aviation», avant d'annoncer leur reprise peu après.
Les attaques contre Moscou et ses environs, situés à près de 500 kilomètres de la frontière ukrainienne, étaient assez rares depuis le début du conflit en février 2022, jusqu'à ce que plusieurs incursions de drones se produisent en 2023.
Celle rapportée dimanche est la dernière d'une série, dont celle contre le Kremlin et des villes russes près de la frontière avec l'Ukraine, que Moscou attribue à Kiev.
Plus tôt en juillet, la Russie avait affirmé avoir abattu cinq drones ukrainiens qui avaient déjà perturbé le fonctionnement de l'aéroport Vnoukovo.
Ces attaques surviennent quelques semaines après le lancement de la contre-offensive ukrainienne, destinée à reprendre les territoires occupés par la Russie.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a blâmé ces attaques qui «seraient impossibles sans l'aide apportée au régime de Kiev par les Etats-Unis et ses alliés de l'Otan», selon lui.
Trois morts en Ukraine
Vendredi, le Kremlin a dit avoir intercepté deux missiles ukrainiens au-dessus du sud-ouest de son territoire, les débris du premier ayant fait au moins 16 blessés dans leur chute sur la ville de Taganrog, proche de la frontière avec l'Ukraine.
Les régions frontalières ont souvent été la cible de drones et de tirs d'obus depuis le début du conflit, mais très rarement de missiles.
Le ministère russe de la Défense avait alors déclaré que le premier missile, un S-200, visait des «infrastructures résidentielles» de Taganrog, 250'000 habitants.
Peu après, le second S-200 avait été abattu près d'Azov, les débris tombant cette fois sur une zone non habitée, toujours selon le ministère.
Du côté ukrainien, près de la frontière, la ville de Soumy a été frappée samedi soir par un missile russe. Au moins un civil est mort et cinq ont été blessés, selon la police, qui a expliqué que l'attaque avait touché un établissement éducatif.
D'après le média public Suspilne, l'un des bâtiments du complexe a été détruit par l'explosion qui s'est produite à 20h00 locales (19h00 Gsuisses). Sur des images diffusées par Suspilne, apparaissent les décombres de cet édifice.
Début juillet, une attaque de drones russes avait frappé un immeuble d'habitation à Soumy, faisant trois morts et 21 blessés.
Plus tôt samedi, un homme et une femme ont aussi été tués dans une frappe russe, cette fois à Zaporijjia, la grande ville du sud de l'Ukraine, ont rapporté les autorités locales.