Yémen Une attaque au Yémen fait plus de 80 morts

ATS

19.1.2020 - 12:26

Plus de 80 soldats progouvernementaux ont été tués samedi dans une attaque au Yémen, pays en proie à la guerre depuis près de 5 ans (archives).
Plus de 80 soldats progouvernementaux ont été tués samedi dans une attaque au Yémen, pays en proie à la guerre depuis près de 5 ans (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/YA JMA

Au moins 83 soldats progouvernementaux ont été tués dans une attaque attribuée aux rebelles Houthis, à l'est de Sanaa. Cette attaque survient après des mois de calme relatif au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule en proie à la guerre depuis près de cinq ans.

L'attaque, l'une des plus meurtrières contre des soldats du gouvernement, a visé samedi la mosquée d'un camp dans la province de Marib à l'est de Sanaa, ont indiqué dimanche des médecins et des responsables militaires. Elle a fait 148 blessés parmi les soldats.

Un premier bilan de 70 morts et de 50 blessés a été révisé à la hausse après le décès de nombreux blessés. L'attaque non revendiquée intervient après une offensive des forces progouvernementales contre les rebelles dans la zone de Nihm, au nord de Sanaa.

L'offensive se déroule avec le soutien de la coalition menée par l'Arabie saoudite qui intervient au Yémen contre les rebelles appuyés par l'Iran. Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a également accusé les Houthis d'être responsables de l'attaque qu'il a qualifiée de «lâche et de terroriste», selon l'agence officielle Saba.

Fin de l'accalmie

Le gouvernement du président Hadi, reconnu par la communauté internationale, est en guerre contre les rebelles depuis 2014 année à laquelle ils ont pris la capitale Sanaa et une bonne partie du nord du Yémen. Le chef de l'Etat a appelé à «relever le degré de vigilance» des forces loyales au gouvernement.

Cette attaque met fin à une période de baisse des activités militaires, constatée jeudi par l'émissaire des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths. Les Nations unies peinent à réaliser une percée réelle vers la paix au Yémen.

Un accord signé en 2018 en Suède, sous l'égide de l'organisation internationale, a permis une désescalade dans la ville portuaire stratégique de Hodeida (sud-ouest du Yémen) mais toutes ses clauses n'ont pas été appliquées.

Il s'agit notamment de l'achèvement d'un redéploiement des forces du gouvernement et des rebelles dans la province du même nom, un échange global de prisonniers et l'ouverture de couloirs humanitaires à Taëz, autre grande ville du sud-ouest encerclée par les rebelles.

Des dizaines de milliers de civils tués

Parrainé par Ryad, un accord de partage du pouvoir au sein du camp antirebelles a mis fin aux combats fratricides d'août dernier dans le sud entre gouvernement et séparatistes. Mais son application a pris du retard sur fond de crise de confiance entre les parties signataires.

Selon diverses organisations humanitaires, le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, depuis l'intervention en 2015 de Ryad à la tête de la coalition. Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU.

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