Ukraine Zelensky visite ses troupes sur la ligne de front dans le Donbass

ATS

6.6.2022 - 01:36

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu dimanche auprès de ses troupes sur la ligne de front dans le Donbass, où la guerre fait rage face aux forces russes. C'est dans cette région que l'Ukraine affirme avoir repris la moitié de la ville de Severodontsk.

«Nous étions à Lyssytchansk. Nous étions à Soledar», a dit le dirigeant dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Il s'est rendu dans des postes de commandements de ces localités proches de Severodonetsk, ville clef dans l'offensive menée par Moscou dans le bassin minier du Donbass.

Il est également allé à Bakhmout, dans le sud-ouest de la région de Donetsk, et s'est entretenu avec des militaires. Il a aussi précisé qu'il s'était rendu à Zaporijjia, pour y rencontrer des habitants de Marioupol, qui ont réussi à fuir la ville presque entièrement détruite par les bombardements russes. «De vrais héros, ils sont parmi nous», a-t-il dit.

M. Zelensky s'était déjà rendu sur les lignes de front en mai, dans la région de Kharkiv. Le voyage de M. Zelensky sur le champ de bataille lui a permis d'avoir une vue d'ensemble importante des opérations militaires et de remonter le moral de ses troupes en première ligne, a déclaré l'ancien général de l'armée australienne Mick Ryan.

Contre-offensive russe attendue

À Severodonetsk, tout près des lieux visités par M. Zelensky, l'armée ukrainienne assure qu'elle fait mieux que tenir tête et qu'elle reprend du terrain. «La moitié de la ville est sous le contrôle de nos défenseurs», a assuré dimanche le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, en précisant qu'ils sont en train de «progresser».

Il faut s'attendre, a-t-il ajouté en citant des interceptions de communications du commandement russe, à une intensification de l'offensive russe pour une prise de la ville «avant le 10 juin». «Nous nous attendons à ce que, dans un avenir proche, toutes les réserves auxquelles ils ont accès, toutes les machines, toutes les troupes, soient mises à contribution pour réaliser» cet objectif, a assuré le gouverneur.

Pour les Russes, mettre la main sur la ville se révèlerait déterminant en vue du contrôle intégral du bassin houiller du Donbass, déjà tenu en partie par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Des «vulnérabilités» russes

La résistance ukrainienne à Severodonetsk «continuera probablement à attirer l'attention des forces russes sur la région de Lougansk et laissera donc des vulnérabilités dans les efforts défensifs russes dans la région de Kharkiv et le long de l'axe sud», a analysé dimanche l'institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Si les combats se concentrent sur le sud et l'est, particulièrement à Severodonetsk, «Kiev demeure l'objectif principal de l'occupant russe», a assuré la vice-ministre ukrainienne de la défense Ganna Malyar, demandant un «soutien constant» de l'Occident.

La capitale ukrainienne a en effet été frappée par plusieurs frappes russes dimanche matin, pour la première fois depuis la fin avril. Moscou dit avoir détruit des blindés fournis à l'Ukraine par des pays d'Europe de l'Est.

Ce qu'ont démenti des responsables et des témoins ukrainiens sur place. «C'est un autre exemple de falsification fabriquée par la Russie pour justifier cette guerre brutale contre l'Ukraine», a réagi auprès de l'AFP Serhii Leshchenko, le directeur adjoint du conseil de surveillance de la compagnie de chemins de fer ukrainienne.

Lance-roquettes britanniques

Dans la soirée, l'AFP a pu constater la destruction de plusieurs hangars et un large cratère causé par un obus, tandis que les pompiers tentaient toujours de maîtriser un petit incendie.

À la télévision Rossiya-1, le président russe Vladimir Poutine a menacé d'autres frappes sur «des sites que nous n'avons pas visés jusqu'à présent», si les Occidentaux fournissaient des missiles de longue portée à l'Ukraine, ce qui, selon lui, vise à «prolonger le conflit».

Cet avertissement n'a pas empêché Londres d'annoncer lundi la livraison à Kiev de lance-roquettes multiples et mobiles d'une portée de 80 kilomètres (M270 MLRS), venant en complément aux Himars américains, lance-roquettes montés sur des blindés légers, d'une même portée, promis la semaine dernière par Washington.

ATS