Votations Aéroport «vital pour Genève» selon les partisans du contre-projet

ATS

31.10.2019 - 13:37

Pour les partisans du contre-projet, l'initiative 163 nuirait notamment à la Genève internationale et à l'économie (archives).
Pour les partisans du contre-projet, l'initiative 163 nuirait notamment à la Genève internationale et à l'économie (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Le comité «Ne coupons pas les ailes de Genève» a lancé jeudi sa campagne en faveur du contre-projet à l'initiative 163 soumis au vote le 24 novembre. Pour les milieux économiques, un corsetage nuirait à l'économie et à la Genève internationale. Il ferait de Genève Aéroport l'otage des majorités politiques du Grand Conseil.

Le contre-projet est évidemment la voie à suivre, a déclaré Vincent Subilia, directeur de la Chambre de commerce et d'industrie de Genève (CCIG) devant la presse. Le temps long du Grand Conseil est celui de la politique, pas des entreprises. Ses majorités fluctuantes rendraient incertaine la gestion de Genève Aéroport.

L'initiative «pour un pilotage démocratique de l'aéroport» ne répond en rien au défi écologique, car son objet principal est de nature politique, a-t-il indiqué. Le contre-projet lui intègre les trois axes du développement durable: la composante écologique, mais aussi sociétale et économique. Et de souligner que sur ce dernier plan, Genève Aéroport reverse la moitié de ses bénéfices à l'Etat, soit 42 millions l'an dernier.

Trésor à protéger

L'aéroport a besoin de stabilité, sinon les organisations internationales et les multinationales auront de la peine à rester, a poursuivi Ivan Pictet, président de la Fondation pour Genève. Et de rappeler que, selon une étude, plus de 50% du PIB est attribué à la Genève internationale.

«Le trésor sur lequel on est assis, c'est 4500 ministres et chefs d'Etat qui viennent à Genève chaque année et 220'000 délégués qui ont besoin de l'aéroport. Sans oublier les 70'000 familles de fonctionnaires qui vivent dans le giron de l'ONU, de l'OMS, de l'OMC des ONG et des missions diplomatiques. Et il n'y a pas que la Genève internationale, mais aussi le secteur privé, le WEF, le CERN, a-t-il énuméré.

Parlement pour le contre-projet

Ivan Pictet s'est par ailleurs inscrit en faux contre le fait que l'aéroport ne serait pas dirigé de façon démocratique. Il a un conseil d'administration composé notamment de députés et de conseillers municipaux des communes riveraines. Il rend compte au Conseil d'Etat qui produit des rapports au Grand Conseil.

«En prenant position pour le contre-projet, le Grand Conseil a lui-même refusé le rôle que l'initiative veut lui donner. C'est parlant», a relevé le président de la Fondation pour Genève.

Aéroport fort

Binational, Genève Aéroport joue un rôle essentiel pour les PME genevoises et romandes, ainsi que le Grand Genève. «Sans lui, la ville ne serait qu'un village de pêcheurs au bord du lac de Lausanne», a renchéri Thierry Moreno, président de Spedlogswiss Romandie.

Sur 17,7 millions de passagers en 2018, 4,4 millions sont des passagers d'affaires. Ils rapportent des taxes à l'Etat tout comme les 95'000 tonnes de fret aérien. Ces dernières ont ramené six millions dans les caisses du canton l'an dernier.

Des leaders mondiaux comme Firmenich, Givaudan, Bobst, les pharmas de l'arc lémanique, le CIO, les installations sportives, toutes ces sociétés ont besoin d'un aéroport fort. Dans le cas contraire, les trajets en camion vont augmenter et ce sont les Zurichois, les Bâlois et les Lyonnais qui vont gagner en compétitivité, a-t-il affirmé.

Voler utile ou inutile

Il va de soi qu'il s'agit de minimiser les nuisances à l'aéroport. Celui-ci s'y engage déjà par des mesures plus contraignantes sur les horaires et davantage d'incitations à faire atterrir les avions les plus performants et les moins bruyants, a souligné le conseiller municipal du Grand Saconnex, le PLR Mathieu Steiner.

Ce qui est à craindre dans l'IN 163, c'est la notion floue des vols utiles ou inutiles. Qui va en décider? Du point de vue démocratique, cette décision est douteuse. La classe moyenne inférieure en paiera le prix.

Lancée par la Coordination régionale pour un aéroport de Genève urbain, respectueux de l'environnement et de la population (CARPE), l'initiative constitutionnelle demande un débat de fond sur le développement de l'aéroport. Elle avait récolté plus de 14'500 signatures en 2016.

Des avions de légende

Retour à la page d'accueil