La députée d'Ensemble à Gauche Jocelyne Haller.
La députée d'Ensemble à Gauche Jocelyne Haller.
Bénéficiaires et professionnels arrivent aux mêmes conclusions
La députée d'Ensemble à Gauche Jocelyne Haller.
La députée d'Ensemble à Gauche Jocelyne Haller.
A Genève, les services qui octroient les prestations d'aide sociale, de chômage et complémentaires familiales sont sous-dotés et n'arrivent pas à remplir leur mission. Un constat partagé par les bénéficiaires et les professionnels.
«Les politiques d'austérité ont mis les services en difficulté. Ils sont surchargés», a relevé mardi devant les médias Jocelyne Haller, députée d'Ensemble à Gauche et membre du comité de l'Observatoire de l'aide sociale et de l'insertion (OASI), lors de la publication du 4e rapport d'observation qui formule onze recommandations.
Dans le cadre de ce rapport, 33 bénéficiaires, appelés «usagers», ont été entendus – 19 femmes et 14 hommes. Du côté des professionnels de terrain, deux services sociaux privés et un service social communal, ainsi qu'une antenne chômage et un lieu d'accueil pour les personnes en situation de grande précarité ont témoigné.
«Fausses économies»
Usagers et professionnels identifient les mêmes problématiques dans l'application de la loi sur l'insertion et l'aide sociale individuelle (LIASI). Surchargés, les professionnels doivent se limiter à quatre ou six rendez-vous par an avec leurs bénéficiaires. Ils ne parviennent ainsi pas à remplir leur mission, ce qui rallonge les durées de prise en charge.
A l'Hospice général, les professionnels déplorent d'importantes lacunes dans l'accompagnent social et la quasi inexistence de dynamique de prévention. «Nous assistons à une situation de fausses économies. Dans certains cantons où il y a davantage de personnel, la réinsertion sociale et plus rapide, ce qui fait baisser les coûts», a souligné Jocelyne Haller.
Logique de contrôle
Du côté des prestations complémentaires familiales, usagers et professionnels critiquent des formulaires et des décisions trop complexes. En outre, les outils ne permettent pas de faire face à des situations de revenus variables. Enfin, l'application de la LIASI ne respecte pas les règles usuelles.
Pour ce qui est de la loi sur le marché du travail, le rapport constate un manque d'information et de conseils sur les obligations et droits des chômeurs, ainsi qu'une logique de contrôle au détriment de l'accompagnement vers le retour à l'emploi. Les mesures d'insertions sont jugées inadaptées par rapport aux besoins et profils des usagers.
Alors que certains partis ont thématisé sur les abus, l'absence de recours aux prestations est réelle. Certaines personnes ne demandent pas des prestations auxquelles elles ont droit par méconnaissance du système, à cause d'effets de seuils ou encore de reports injustifiés d'entrée en matière. Et même pour des demandes non financières, les détenteurs de permis B craignent les conséquences sur leur statut de séjour.
Retour à la page d'accueil