Aménagement Cointrin: nouvelle mise en garde contre les nuisances sonores

ATS

30.1.2020 - 17:15

A Genève, les opposants à la densification de Cointrin, en votation le 9 février, tirent une nouvelle fois la sonnette d'alarme. En cas de déclassement, les habitants du quartier vont souffrir du bruit. En cause: la réverbération du bruit des avions sur les futurs immeubles (illustration).
A Genève, les opposants à la densification de Cointrin, en votation le 9 février, tirent une nouvelle fois la sonnette d'alarme. En cas de déclassement, les habitants du quartier vont souffrir du bruit. En cause: la réverbération du bruit des avions sur les futurs immeubles (illustration).
Source: KEYSTONE/DPA zb/ROBERT MICHAEL

A Genève, les opposants à la densification de Cointrin, en votation le 9 février, tirent une nouvelle fois la sonnette d'alarme. En cas de déclassement, les habitants du quartier vont souffrir du bruit. En cause: la réverbération du bruit des avions sur les futurs immeubles.

«Nous n'avons rien contre l'aéroport international, mais vouloir rapprocher la ville de l'aéroport est un danger pour la santé des habitants et pour l'avenir de l'aéroport», a déclaré jeudi devant les médias Serge Reynaud, président de l'Association de Cointrin-Ouest et vice-président du comité référendaire.

Le déclassement de deux zones villas en zone de développement doit permettre de construire 2300 logements d'ici à 2050. Favorable au projet, l'Etat affirme que l'urbanisation future n'entraînera pas d'augmentation significative des nuisances sonores dues aux réflexions du bruit des avions dans le quartier.

Serge Reynaud conteste les conclusions de l'étude d'impact réalisée par des experts externes mandatés par l'Etat. «La population doit connaître la vérité», martèle cet ingénieur physicien à la retraite. Selon lui, pour que les futurs bâtiments aient bien un effet d'écran, ils devront atteindre 500 mètres de haut, compte tenu de la distance de l'aéroport et de la trajectoire des avions au décollage.

Minimiser le bruit

Des mesures de terrain ont été faites, mais les experts n'en parlent pas dans leur étude. «C'est parce que ces mesures invalident leurs calculs: les niveaux sont 50 fois plus élevés en valeur de pic sonore que les calculs qu'ils ont faits», déclare M. Reynaud, qui relève qu'aucun scientifique ne l'a contredit.

Selon lui, les paramètres choisis dans le calcul de la propagation du bruit trahissent une volonté de minimiser le bruit. Les experts ont pris en compte une fréquence unique de 500 Hz, alors que l'oreille humaine entend jusqu'à 10'000 Hz environ, ainsi que d'une moyenne des sources de bruit principales des avions, d'un sol végétalisé absorbant et d'une seule réverbération.

Risques pour la santé

Les mesures faites à l'aéroport de Schiphol, à Amsterdam, démontrent pourtant que les réverbérations sont multiples. Or elles ne peuvent pas être calculées, car il n'existe, à ce jour, aucun logiciel du bruit aérien qui prenne en compte l'effet sur les bâtiments. Par conséquence, l'ordonnance sur la protection contre le bruit (OBP) n'en tient pas compte.

«Juridiquement, on ne peut être protégé que du bruit calculable. On fait l'autruche, on sait qu'il y a une nuisance mais on décide de ne pas en tenir compte», déplore M. Reynaud. De plus, l'OBP calcule la charge sonore moyenne qui ne représente pas la nuisance réelle subie par le pic de bruit. «On prend des risques avec la santé des gens pour des gains financiers», dénonce-t-il.

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