Commerce de détail Ensemble à Gauche s'attaque aux horaires des magasins vaudois

ATS

3.2.2020 - 13:27

Ensemble à Gauche veut réguler les horaires d'ouverture des magasins dans le canton de Vaud (photo d'illustration).
Ensemble à Gauche veut réguler les horaires d'ouverture des magasins dans le canton de Vaud (photo d'illustration).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Ensemble à Gauche (EàG) veut harmoniser et resserrer les horaires d'ouverture des magasins dans le canton de Vaud. La formation a déposé un projet de loi au Grand Conseil visant, selon elle, à mieux protéger le personnel de vente, les petits commerces et l'environnement.

Vaud, contrairement à la plupart des autres cantons, ne dispose pas d'une loi cantonale régulant les horaires des magasins, a rappelé lundi devant la presse Hadrien Buclin, député d'EàG. «Une loi cantonale permettrait d'éviter la concurrence entre communes, celles-ci subissant une forte pression des grands groupes pour étendre les heures d'ouverture», a-t-il expliqué.

Le projet de loi prône une ouverture de 7h à 18h30 en semaine et de 7h à 17h le samedi ainsi que les veilles de jours fériés. Des exceptions sont prévues, notamment pour les établissements situés dans des zones touristiques. «Nous nous sommes alignés sur les communes les plus restrictives du canton», a relevé M. Buclin, citant l'exemple de Vevey.

Des horaires réduits doivent soulager le personnel de vente, à commencer par les femmes qui composent l'essentiel de la branche, a déclaré Aurélie Gay, militante d'EàG et de la Grève des femmes. «Plus on étend les horaires et plus ceux-ci sont parsemés. Or des horaires fixes sont importants pour la santé ainsi que pour la vie familiale et sociale», a-t-elle souligné.

Un autre militant, Steven Tamburini, a affirmé que les grandes enseignes profitaient de la dérégulation actuelle «au détriment des petits commerces qui perdent leurs pratiques sociales et écologiques.» Egalement membre de la Grève du climat, il a ajouté que des ouvertures prolongées en soirée nuisaient à l'environnement en incitant à davantage utiliser la voiture.

Pas n'importe quelle CCT

Ensemble à Gauche ne croit pas à l'argument principal des défenseurs des horaires étendus, à savoir la lutte contre le tourisme d'achat. «C'est la question du prix, et non pas des heures d'ouverture, qui pousse au tourisme d'achat», a estimé Hadrien Buclin.

Le député s'est aussi montré critique envers le projet de convention collective de travail (CCT) récemment évoqué par l'association Trade Club Vaud, qui réunit des grandes enseignes du canton. «Je ne fais pas confiance à ces grands groupes. S'ils aboutissent à une CCT, elle risque d'être très mauvaise pour les salariés», a-t-il affirmé. Il s'est toutefois dit favorable à une CCT, dont la loi proposée par EàG pourrait servir de «point d'appui.»

Pour soutenir son projet de loi, la formation de la gauche radicale a dit espérer le soutien des socialistes et des Verts. Elle n'a, en revanche, pas su convaincre Unia. «Ils n'ont pas donné suite», a reconnu Hadrien Buclin, supposant qu'Unia préférait sans doute se concentrer sur le terrain syndical plutôt que législatif.

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