Coronavirus Genève: manifeste pour un «new deal» social et solidaire

ATS

30.4.2020 - 13:44

Après-Ge, la Chambre de l’économie sociale et solidaire, publie son «manifeste d'après» qui propose notamment de privilégier les circuits courts (archives).
Après-Ge, la Chambre de l’économie sociale et solidaire, publie son «manifeste d'après» qui propose notamment de privilégier les circuits courts (archives).
Source: KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER

Après-Ge, la Chambre de l’économie sociale et solidaire, publie son «manifeste d'après». Un document qui donne un cap et des pistes concrètes pour faire de la transition écologique et sociale une boussole de sortie de la crise liée à l'épidémie de Covid-19.

«Nous sommes à la croisée des chemins. Soit la crise du Covid-19 accélère la transition écologique et sociale en investissant dans une économie et une société durable, soit les moyens financiers sont engloutis dans la réanimation de l'économie d'hier. Dans ce cas, nous pavons la voie vers une catastrophe», a expliqué jeudi Christophe Dunand, cofondateur et membre du comité d'Après-Ge.

Guidé depuis quinze ans par les objectifs du développement durable, la chambre regroupe plus de 650 membres, 350 entreprises et organisations et des milliers de salariés dans la région genevoise. C'est aussi 430 millions de francs de chiffre d'affaires annuel, a-t-il rappelé lors d'une conférence de presse.

Les propositions du manifeste sont issues des expériences concrètes réalisées depuis des années par les entreprises. Celles-ci lient les impacts positifs écologiques et sociaux à leur réussite économique. Parmi elles, des banques, des libraires, des agriculteurs, a précisé Carole Zgraggen, également membre du comité.

Engagement vérifiable

Selon elle, le rendement immédiat va à l'encontre d'une économie résiliente. C'est pourquoi les aides financières de l’Etat doivent absolument être subordonnées à des engagements pour la transition sociale et environnementale, concrets et vérifiables.

Après-Ge demande ainsi la création d’un fonds pour la transition qui sera alimenté par les collectivités publiques genevoises et les acteurs économiques désireux d’y contribuer.

Renforcer les circuits courts

Le versement d’une partie de ces aides en Léman, la monnaie locale lancée en 2015, est une façon de s’assurer que cet argent injecté contribuera à développer des circuits courts et durables, a plaidé pour sa part Antonin Calderon, responsable Pôle Développement et promotion d'Après-Ge

L'utilité du Léman va être croissante dans les semaines et mois à venir. Cette monnaie offre à sa communauté de paiement des lignes de crédit à 0% et sans limite temporelle pour renforcer les circuits courts, a rappelé le responsable.

Le réseau est également en train de développer la SmartketPlace, une «place de marché» pour les communautés locales. Digitale, durable, sociale et solidaire, elle vise à remplacer les grandes plateformes centralisées comme Amazon. Elle met au centre les circuits courts des biens et services échangés, mais également la protection des données personnelles, gérées par l'utilisateur.

Economie collaborative

Le manifeste prône aussi un modèle où la concurrence demeure dans la recherche d’idées, tout en faiant appel à la coopération pour leur mise en application. Qu’il s’agisse de l’économie du libre, de l’économie du partage, de l’économie collaborative ou encore de l’économie des communs. Dans ce cadre, l'attribution d'un revenu de base prend tout son sens, a relevé Eric Rossiaud, président de la Codha.

Cette économie collaborative doit prendre ancrage dans les quartiers. Les collectivités publiques doivent jouer le rôle de régulateur, par exemple pour les loyers des arcades d'activités.

Ce manifeste donne un cap et des premières propositions. Le comité appelle à continuer la réflexion et la production d'idées. Notamment avec un hackathon à organiser en mai ou juin avec d'autres réseaux, pour générer des idées concrètes traduites par des projets et des motions pour les élus fédéraux, communaux, cantonaux.

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