Les victimes de l'incendie du foyer de requérants d'asile des Tattes à Vernier (GE) de novembre 2014 ne doivent pas être renvoyées avant d'être indemnisées. Le Grand Conseil genevois a accepté vendredi une motion en ce sens, au grand dam du conseiller d'Etat Mauro Poggia.
«Il est dangereux de vouloir se substituer à la procédure en cours», a relevé le ministre MCG. Il a rappelé que la justice doit encore se prononcer sur les «prétendus manquements» qui ont abouti au drame de novembre 2014 qui avait fait un mort et une quarantaine de blessés, dont onze graves.
Ces victimes doivent au moins avoir un répit le temps que la justice termine son travail, a relevé Léna Strasser, députée socialiste. Cyril Aellen (PLR) est sur la même longueur d'onde: il faut surseoir aux renvois et autoriser les victimes à faire valoir leurs droits, a-t-il souligné.
La députée verte Frédérique Perler a appelé à faire preuve d'humanité dans cette affaire. Un appel que n'a pas entendu l'UDC qui refuse de pratiquer la «discrimination positive», selon Marc Fuhrmann. Au final, la motion a été acceptée par 70 voix contre 18. Le Conseil d'Etat a six mois pour y répondre.
Le sort d'Ayop, un jeune requérant d'asile qui s'était grièvement blessé à la tête après avoir sauté du troisième étage pour fuir les flammes, était au coeur des débats. En effet, le jeune homme est sous le coup d’une décision de renvoi depuis 2015. Selon le collectif qui le soutient, son départ serait imminent.
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