Le déficit de 590 millions de francs prévu dans le projet de budget 2020 de l'Etat de Genève présenté jeudi suscite des inquiétudes. La droite dénonce des charges trop importantes et l'absence de réforme structurelle, alors que la gauche craint que la fonction publique ne passe à la caisse.
Etant donné la baisse de revenu attendue suite à l'adoption de la RFFA, il aurait fallu réduire la voilure, estime le PDC dans un communiqué. «La masse des fonctionnaires continue de croître de manière démesurée avec la création de plus de 400 nouveaux postes sans pour autant offrir significativement de nouvelles prestations à la population», ajoute le parti.
Déraisonnable
Le discours de l'UDC est similaire sur le fond. «Le gouvernement se retranche derrière l'augmentation des dépenses contraintes, mais celles-ci étaient largement prévisibles», souligne l'UDC qui s'opposera à ce «budget totalement déraisonnable».
De son côté, le PLR avait devancé la présentation officielle du projet de budget en dévoilant mercredi deux projets de loi visant à contenir les dépenses de l'Etat. Le premier propose qu'un budget déficitaire ne comporte pas une croissance des charges qui dépasse la croissance de la population, le deuxième s'attaque à la création de nouveaux postes à l'Etat.
Nouvelles recettes à rechercher
Si le Parti socialiste salue des investissements nécessaires, il demeure très inquiet quant à la capacité future du canton à financer les prestations essentielles à la population. Il enjoint le Conseil d'Etat à rechercher de nouvelles recettes, telles qu'une réévaluation fiscale des immeubles, exigée par le droit fédéral mais pas toujours appliquée à Genève.
De leur côté, les Verts dénoncent l'invisibilité de la crise climatique majeure: aucune mesure forte n'est prise pour y faire face et s'adapter. Ils déplorent également que le Conseil d'Etat envisage une fois encore de ne pas honorer ses engagements d'employeur en supprimant l'annuité des fonctionnaires pour deux des prochaines années.
Cadeaux fiscaux
Ensemble à Gauche s'insurge contre les «gigantesques cadeaux fiscaux» faits aux grandes entreprises suite à l'adoption de la réforme de la fiscalité des entreprises. «L'essentiel des mesures d'économie prévues par le gouvernement reposera sur les épaules des salariés de la fonction publique», déplore Ensemble à Gauche qui cite la non-indexation des salaires et le gel de l'annuité.
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