Primes maladie 2021 Le grand combat se fera autour des réserves selon Mauro Poggia

ATS

22.9.2020 - 17:14

Pour le conseiller d'Etat Mauro Poggia, il est devenu urgent de régler la question du trop-plein de primes payé par certains cantons (archives).
Pour le conseiller d'Etat Mauro Poggia, il est devenu urgent de régler la question du trop-plein de primes payé par certains cantons (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia estime qu'en matière d'assurance-maladie, le débat doit maintenant porter sur les réserves accumulées par les assureurs. «C'est le gros combat» à mener. Aujourd'hui, les caisses disposent d'un matelas de 11 milliards de francs.

Les réserves des assureurs ont augmenté de 3,9 milliards de francs en deux ans, relève M. Poggia. Les caisses ont à leur disposition 4 à 5 milliards de francs de plus que le minimum exigé par la loi, a ajouté le magistrat, qui dirige le département de la santé. De plus, certains cantons, comme Genève, paient plus que ce qu'ils ne coûtent.

Le rapport entre les primes encaissées au bout du lac et les coûts générés par les assurés genevois a été calculé pour les exercices 2018 et 2019. Il s'avèrent que les caisses ont encaissés 97 millions de francs en trop en 2018 et 80 millions de francs en trop l'année dernière, note M. Poggia.

Et pour 2020, la situation ne devrait pas s'inverser. L'épidémie de Covid-19 a entraîné le blocage des opérations et la suppression des consultations ambulatoires, rappelle le conseiller d'Etat. Les coûts de la santé devraient ainsi être bien inférieurs à ce qui avait été prévu. Les réserves des assureurs continueront ainsi de gonfler.

Un système pervers

Le problème vient d'un système qui, en lui-même, est pervers, fait remarquer M. Poggia. Chaque 31 décembre, «les compteurs sont remis à zéro». Le trop de primes encaissées une année ne peut servir à faire diminuer les primes l'année suivante. Le calcul des primes par rapport aux coûts se fait sur une base annuelle.

Actuellement, la restitution aux assurés du trop-plein de primes perçues se fait au bon vouloir des assureurs. Les choses commencent toutefois à bouger à Berne. Le conseiller fédéral Alain Berset propose une modification de la loi qui rendrait plus automatique la restitution des sommes versées en trop, se félicite M. Poggia.

Comme solution au problème, le conseiller d'Etat genevois milite, de son côté, pour la création d'un fonds national de réserves des assureurs qui servirait en cas de coup dur. Par exemple, ce trésor de guerre pourrait être utilisé à payer les tests Covid, dont la facture, aujourd'hui, est réglée par la Confédération.

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