Construction Maçons genevois pour une prime et une limite au travail temporaire

ATS

2.11.2017 - 11:59

Genève

Les maçons genevois demandent aux patrons de "se réveiller" pour revaloriser leur situation et pour limiter le recours aux travailleurs temporaires. Ils ont mené jeudi une action symbolique, deux jours avant les manifestations nationales dans la branche.

Habituellement, quelques dizaines de travailleurs se retrouvent à ces rassemblements symboliques. Ils étaient environ 400 jeudi matin, a estimé devant la presse un secrétaire syndical d'Unia, Yves Mugny. Malgré la pression sur les chantiers pour les inciter à ne pas se déplacer, relève son collègue de Syna, Carlos Massas.

Dans une résolution pour la section locale de la Société suisse des entrepreneurs (SSE), les travailleurs demandent une prime mensuelle de participation à la caisse maladie de 150 francs pour chaque employé du gros oeuvre. Ils disposent de leur propre convention collective de travail (CCT) en plus de celle en vigueur sur le plan national.

Cette prime pourrait être ajustée en fonction de la position des patrons au niveau national sur la revendication d'une revalorisation salariale du même montant. Ceux-ci pourraient se prononcer lundi prochain. Mais ils semblent "mal disposés" sur une augmentation dès janvier prochain, selon M. Mugny.

Demande d'une limite à 10%

Autre souhait: les maçons demandent que le recours aux travailleurs temporaires soit limité à 10%. Cette question "est particulièrement sensible à Genève et au Tessin", selon le responsable d'Unia. Elle est également liée à l'augmentation des licenciements de travailleurs âgés, selon un secrétaire du Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT) Thierry Horner.

Selon lui, au moins 700 postes fixes ont été supprimés à Genève en trois ans. Actuellement, près de 30% au moins des employés de la construction sont temporaires, selon les syndicats. Mais cette part peut atteindre jusqu'à 100% sur certains chantiers en sous-traitance qui sont de plus en plus nombreux en raison des tarifs à la baisse offerts par les grandes entreprises accusées de dumping social.

Autre problème: pour accéder aux marchés publics, certaines sociétés déclarent à 20% des employés qui travaillent à 100%. Le conseiller d'Etat Pierre Maudet avait décidé de limiter à 20%, avec possibilité de 20% supplémentaires en cas de demande de patrons, le recours aux travailleurs temporaires. Mais cette mesure est gelée en raison d'un recours de swissstaffing devant la Chambre administrative genevoise.

M. Horner déplore des scandales au moins une fois par mois lié à des sous-traitances. "Aucun chantier n'est propre à Genève", dit-il. Des entreprises, dont une en particulier, ont été mises en cause ou exclues de marchés publics, mais continuent de se voir attribuer des mandats dans ce secteur.

Parmi les autres revendications du gros oeuvre genevois, l'augmentation d'un franc des frais de repas et de déplacement est entrée en vigueur début juin. Un fonds intempéries devrait être à nouveau discuté lors du renouvellement de la CCT nationale en 2018.

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ATS