Grand Conseil vaudois Mieux valoriser les bières artisanales dans les bars et restos

ATS

29.9.2020 - 18:32

Lorsqu'un débit de boissons ouvre, le tenancier est approché par un représentant d'un grand groupe de brasseur lui proposant de lui prêter de l'argent, de lui mettre du matériel à disposition (tireuses à bières, verres, parasols) voire de financer les investissements de démarrage (archives).
Lorsqu'un débit de boissons ouvre, le tenancier est approché par un représentant d'un grand groupe de brasseur lui proposant de lui prêter de l'argent, de lui mettre du matériel à disposition (tireuses à bières, verres, parasols) voire de financer les investissements de démarrage (archives).
Source: Keystone/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Les parlementaires vaudois ont soutenu un postulat socialiste demandant d'en finir avec la mainmise des grands brasseurs dans les bars et restaurants du canton et de mieux mettre en valeur les bières artisanales locales. Le texte a été renvoyé au Conseil d'Etat pour une réponse de sa part.

«Il s'agit de donner un coup de pouce aux brasseurs vaudois», a résumé la postulante Jessica Jaccoud, présidente du PS Vaud. Le marché de la bière est de plus en plus concentré entre trois acteurs: les groupes Carlsberg, Heineken et Ab InBev. Les deux premiers détiennent à eux seuls les 70% du marché suisse, explique en préambule son postulat, initialement présenté comme une motion.

En raison de contrats d'exclusivité signés entre des tenanciers et lesdits grands brasseurs, souvent pour plusieurs années, les brasseurs artisanaux peinent à placer leurs produits dans les bistrots, restaurants, bars et festivals, souligne le texte. Et ce alors même qu'il y a un essor des micro-brasseries et des brasseries artisanales dans le canton, soit actuellement 112 brasseurs locaux.

Compléter la loi existante

Le postulat demande donc que la Loi sur les auberges et les débits de boissons (LADB), dont un article prévoit que «l'octroi d'une licence avec alcool comporte l'obligation d'offrir, en vente, du vin vaudois», soit complétée afin que cette obligation s'étende à la bière artisanale vaudoise

Selon Mme Jaccoud, cette modification de la loi n'entrainerait aucun investissement supplémentaire pour les titulaires de licence. Elle permettrait par ailleurs de proposer des bières locales sans mettre en péril les contrats d'exclusivité signés avec Heineken ou Carlsberg.

Plusieurs députés de droite ont mis en garde contre «une fausse bonne idée». Ils ont souligné la difficulté de définir une bière artisanale, une petite brasserie ou micro-brasserie locale, l'impossibilité de mettre au même niveau la bière et le vin en terme d'identification de la provenance (le houblon étant souvent importé) et l'importance de garder un marché libre pour les restaurateurs.

C'est finalement le ministre de l'économie Philippe Leuba (PLR) qui est venu presque à la rescousse du texte socialiste, estimant que la question méritait d'être étudiée. Il a encouragé à le soutenir, surtout que la motion a été transformée en un postulat moins contraignant. Celui-ci a été adopté par 94 oui, 20 non et 21 abstentions.

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