«Oui, je le veux» Rassemblement à Genève pour lancer la campagne du mariage pour tous

sn, ats

26.6.2021 - 17:42

«Oui, je le veux». Environ 400 personnes ont lancé samedi après-midi dans le cadre de la Geneva Pride la campagne en faveur du «Mariage pour tous». Des actions seront organisées dimanche dans 23 communes par les partisans de la loi.

Les militants LGBTIQ+ étaient accompagnés de la conseillère d'Etat genevoise Nathalie Fontanet pour lancer la campagne pour le mariage pour tous.
Les militants LGBTIQ+ étaient accompagnés de la conseillère d'Etat genevoise Nathalie Fontanet pour lancer la campagne pour le mariage pour tous.
ATS

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Le 26 septembre, les Suisses auront la possibilité de faire un pas important vers plus d'égalité, une meilleure acceptation et une plus grande protection des familles et des enfants, selon le comité des partisans de la loi. Les couples de même sexe doivent avoir à l'avenir les mêmes droits que leurs homologues hétérosexuels.

«Nous voulons un mariage égalitaire», affichait une banderole samedi après-midi sur la Place des Nations à Genève. En chansons, en dansant, en applaudissant et accompagnés parfois au son des klaxons, les militants LGBTIQ+ ont exprimé leurs revendications.

En cas d'approbation le 26 septembre, la nouvelle loi constituera une «étape importante», a relevé de son côté la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet. Une fois n'est pas coutume, elle souhaite que le gouvernement genevois fasse campagne activement sur un objet fédéral.

Et de dénoncer les discriminations dont sont encore victimes les couples homosexuels sur la naturalisation ou l'adoption conjointe. «Le mariage pour tous aura un réel impact pour ces familles et ces enfants», a insisté Mme Fontanet. Elle-même a déposé un projet de loi cantonal pour tenter de centraliser les droits face aux discriminations liées à l'identité de genre.

Agression récente

De son côté, le conseiller administratif Alfonso Gomez a mis en garde les militants contre une campagne nationale qui s'annonce difficile pour eux. Celle-ci sera «éprouvante» dans les prochains mois pour les communautés LGBTIQ+, a-t-il affirmé.

Le rassemblement de samedi entrait dans un cadre plus large que cette seule campagne. De la protection contre les licenciements abusifs dans l'entreprise à des toilettes non genrées en passant par une révision du droit pénal sur les infractions à caractère sexuel qui prendrait en considération l'absence de consentement comme facteur d'un viol, des dizaines de revendications sont portées par la Geneva Pride.

«Rien de plus» que l'égalité pour tous, ont affirmé les deux coprésidents lors de ce rassemblement spécial. Celui-ci a été organisé alors que la marche des fiertés, prévue habituellement fin juin, est décalée en septembre en raison de la pandémie. La crise sanitaire et ses conséquences ont affecté encore plus les LGBTIQ+, a dit de son côté le conseiller administratif.

Et de condamner comme Mme Fontanet l'agression homophobe récente à Genève de deux personnes. L'année dernière, 350 personnes ont été assassinées dans le monde en raison de leur identité sexuelle.

UDF et UDC parmi les opposants

Après ce lancement de la campagne samedi, diverses actions arc-en-ciel, des discours et de la musique seront proposés dimanche dans 23 villes de toutes les régions de Suisse, dont Genève. Le projet de loi attaqué en référendum bénéficie d'une mobilisation massive de bénévoles et d'un large soutien politique. Mais la campagne de votation s'annonce comme un défi.

La révision de loi a été adoptée en décembre dernier au Parlement. En début de semaine, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a plaidé en faveur du mariage pour tous. Depuis 2007, les couples homosexuels peuvent conclure des partenariats enregistrés. Ils n'ont toutefois pas accès au mariage.

La future loi éliminera plusieurs inégalités entre couples homos et hétéros en matière de don de sperme, d'adoption et de naturalisation facilitée. Deux hommes ou deux femmes pourront par exemple adopter conjointement un enfant. La loi prévoit des garde-fous: le don de sperme anonyme reste interdit, tout comme le don d'ovules et la gestation pour autrui.

Un comité interpartis, composé principalement de représentants de l'UDF et de l'UDC, s'y oppose. Pour eux, ces modifications auraient dû à tout le moins figurer dans la Constitution. Le don de sperme pour les couples de femmes est selon eux «juridiquement et moralement discutable». Le bien-être de l'enfant est négligé.