Votations cantonales – GE Un comité dit non à un référendum anti-chiens «discriminatoire»

ATS

9.1.2020 - 15:05

Un comité genevois préconise l'abolition de l'impôt sur les chiens qui sera soumis au vote le 9 février dans le canton (photo prétexte).
Un comité genevois préconise l'abolition de l'impôt sur les chiens qui sera soumis au vote le 9 février dans le canton (photo prétexte).
Source: KEYSTONE/PATRICK HUERLIMANN

L'impôt genevois sur les chiens est injuste et discriminatoire, selon le Comité pour l'Abolition (CPA). Ce dernier recommande de voter oui à sa suppression soumise au vote le 9 février prochain dans le canton.

Cet impôt est totalement discriminatoire: le chien est le seul animal de compagnie à être taxé, a déclaré jeudi devant la presse Stéphane Florey, député UDC et responsable du CPA. Ce comité combat le référendum «anti-chien» lancé contre l'abolition de l'impôt sur les canidés, acceptée par le Grand Conseil le 1er mars dernier.

Obsolète

Cet impôt est «absurde et obsolète»: il avait été introduit par les Anglais à la fin du 18e siècle pour couvrir des dépenses de guerre, puis par d'autres pays comme la France à cause des chiens errants, selon M.Florey. Ces deux nations l'ont depuis aboli.

Il est temps que Genève fasse de même, comme d'autres cantons l'ont déjà fait, a ajouté le député. En Suisse, la législation fédérale permet aux cantons de prélever un impôt depuis 1848, mais elle ne les y oblige pas.

Cher pour du lien social

Selon Manuel Alonso Unica, président du Mouvement de défense des propriétaires de chiens à Genève, le rôle du chien a évolué: il apporte du lien social. D'outil de sécurité, il a rapetissé et tient compagnie à des personnes non actives dans la société, notamment les retraités, enfants, handicapés.

Le comité dénonce les coûts de cet impôt progressif: le propriétaire doit s'acquitter de 100 francs en moyenne pour son premier animal (part cantonale et communale). Pour le second, l'addition est plus salée, soit 140 francs, Dès le 3e, ce montant passe à 200 francs.

Ces sommes ne sont pas anodines pour certains. «Cela peut représenter un mois de nourriture pour un chien», a relevé Thierry Cerutti. Le député MCG a fustigé un «impôt abject et immoral pour des personnes qui ont besoin d'un compagnon».

Conséquences négligeables

Pour les quelque 30'000 chiens que compterait le canton, l'impôt rapporte 2,1 millions de francs à l'Etat sur un budget de 8,5 milliards, soit 0,025%. Son abolition ne mettrait pas les finances cantonales en péril, alors que les frais de perception ont un coût relativement important. Cela s'applique aussi pour les communes, observe M.Florey.

Le responsable a rappelé qu'il ne fallait pas confondre l'impôt et la loi sur les chiens. Cette dernière qui impose notamment vaccinations et ramassage des crottes doit être appliquée. Tandis que l'impôt ne sert à rien, car il n' y a pas de chiens errants.

Ni de gauche ni de droite

Le comité contre l'abolition est composé de représentants de plusieurs bords politiques. Parmi eux figurent notamment la conseillère nationale UDC Céline Amaudruz, les députés Simon Brandt (PLR) et Jean Batou (Ensemble à gauche). «Un chien n'est ni de gauche ni de droite», a souligné Manuel Alonso Unica.

Le Grand Conseil a aboli l'impôt sur les chiens le 1er mars dernier. Les Verts et les socialistes ont ensuite lancé un référendum contre cette suppression, qui a abouti.

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