Sciences & Technique Brésil: les drones au service de la préservation des dauphins de l'Amazonie

AFP

25.8.2018 - 07:33

Un bruit sourd fend la nuit dans la réserve de développement durable de Mamiraua, au coeur de la forêt amazonienne, où des scientifiques étudient à l'aide de drones le comportement des dauphins d'eau douce.

"Du calme! Ce n'est que la respiration des dauphins. Ca impressionne en pleine nuit, pas vrai?", explique André Coelho, un biologiste.

Ce centre de recherche, situé dans une maison flottante posée sur la rivière Jaraua, à 500 km de Manaus, la capitale de l'Etat, héberge une dizaines de spécialistes de l'Institut Mamiraua et de WWF-Brésil.

En cette saison des pluies, l'eau de la rivière sort de son lit et prend ses aises à travers la jungle. Les villages voisins ont les pieds dans l'eau et un caïman baptisé Dominique s'est installé à proximité de la maison.

Le lendemain, les scientifiques se divisent dans deux embarcations qui se déplacent lentement à travers un paysage infini fait d'eau et d'arbres entremêlés.

Les scientifiques manient un drone pour surveiller l'évolution de la population des dauphins rosés (Inia geoffrensis) et de tucuxis ou dauphins de l'Orénoque (Sotalia fluviatilis).

L'AFP a pu accompagner fin juin la dernière expédition de ce projet baptisé EcoDrones.

"Nous devons comprendre leurs comportements et habitudes pour proposer des politiques publiques de préservation", déclare Marcelo Oliveira, membre de WWF-Brésil.

Les drones "sont un outil qui réduit le coût et le délai des recherches", assure l'océanographe Miriam Marmontel, de l'Institut Mamiraua.

Une nouvelle technologie, basée sur l'utilisation de caméras thermiques, a été testée à cette occasion: elle permet de travailler jusque tard dans la nuit.

"On peut observer les animaux à des moments (de la journée) où c'était, jusqu'à présent, impossible", fait valoir Marcelo Oliveira.

Une partie des données sera analysée par l'université de Liverpool, au Royaume-Uni, en partenariat avec WWF-Brésil. L'objectif est de tenter de créer un algorithme qui permette d'identifier chaque spécimen.

"Il y a beaucoup d’Amazonies dans la jungle amazonienne. Avec les résultats de cette surveillance, nous allons pouvoir comprendre comment protéger les animaux de chaque région, quelles sont les menaces et comment y faire face", explique Miriam Marmontel, de l'Institut Mamiraua.

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