Il n'a ni bouche, ni estomac, ni cerveau et pourtant il mange, se déplace, et sait même apprendre: le blob fait sa première entrée dans un zoo
Le chercheuse Audrey Dussutour étudie le blob, un organisme unicellulaire qui n'a ni bouche, ni estomac, ni cerveau et pourtant il mange, se déplace
Le blob n'a ni bouche, ni estomac, ni cerveau et pourtant il mange, se déplace, et sait même apprendre
Le blob, cet organisme qui «casse les codes»
Il n'a ni bouche, ni estomac, ni cerveau et pourtant il mange, se déplace, et sait même apprendre: le blob fait sa première entrée dans un zoo
Le chercheuse Audrey Dussutour étudie le blob, un organisme unicellulaire qui n'a ni bouche, ni estomac, ni cerveau et pourtant il mange, se déplace
Le blob n'a ni bouche, ni estomac, ni cerveau et pourtant il mange, se déplace, et sait même apprendre
Il n'a ni bouche, ni estomac, ni cerveau et pourtant il mange, se déplace, et sait même apprendre: le blob, qui fait sa première entrée dans un zoo, «casse les codes» et pourrait avoir beaucoup à nous apprendre.
Le blob, ou «physarum polycephalum», est une espèce vivante à part, ni animal, ni plante ni champignon. Avec son unique cellule, c'est un organisme simplissime mais capable de comportements complexes, «et c'est pour cela qu'il intrigue», explique à l'AFP Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS et spécialiste mondiale du blob.
Une cellule visible
«Les gens ont toujours l'idée qu'une cellule ne peut se voir à l'oeil nu... Or celle-ci est visible grâce à ses multiples noyaux», relève l'éthologue.
Le blob est apparu il y a environ 500 millions d'années, juste avant le règne des animaux et l'émergence de la «pluricellularité». «Le blob s'est un peu +essayé+ à pluricellularité sans aller jusqu'au bout. Cela donne une division cellulaire incomplète, avec des noyaux qui se séparent, sans que la membrane se referme autour d'eux», poursuit-elle.
Des propriétés immortelles
Découpé en morceaux, le blob ne meurt pas car il cicatrise et referme sa membrane en quelques instants. «A partir d'un seul organisme de 10 centimètres carrés, on obtient avec son scalpel 10.000 blobs de 1 millimètre carré parfaitement viables», écrit Audrey Dussutour dans ouvrage sur le blob.
Et le procédé s'inverse: deux morceaux côte à côte peuvent fusionner pour former un seul blob. Ce qui bouscule la notion d'individu.
Un système vasculaire complexe
La vascularisation du blob n'est pas fixe, contrairement à la nôtre. Dans ses veines, le sang change de direction, ce qui provoque son lent mouvement. Un système vasculaire «complexe et optimisé, qui passionne les physiciens».
«On peut s'en inspirer pour les réseaux: en ingénierie, on étudie sa formation pour l'appliquer à des réseaux électriques. Des blobs ont même été connectés à des ordinateurs», raconte la chercheuse.
Apprendre sans cerveau
Sans œil, ni neurones – encore moins de cerveau – il possède néanmoins d'étonnantes capacités: il sait optimiser son alimentation, en choisissant, entre deux flans, le meilleur pour sa croissance.
Le mucus qu'il laisse sur son passage lui sert de mémoire spatiale. Il est aussi capable de retenir une information, comme l'a démontré l'expérience suivante: du sel a été déposé sur son trajet vers sa nourriture. La première fois, le blob se déplace très lentement – le sel n'est pas dangereux mais il n'apprécie guère. La fois suivante, il se déplace à toute vitesse sur ce même trajet, preuve qu'il a «appris» à ignorer le sel.
Il peut garder cette donné en mémoire plus d'un an... et même la transmettre à un autre blob lorsqu'il fusionnera avec.
Cette «mémoire» au sein d'une cellule pose la question la possibilité d'apprentissage de nos propres cellules, et son étude pourrait «ouvrir une nouvelle voie thérapeutique» chez l'homme, selon la chercheuse.
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