Sur les traces du Big Bang Le télescope eROSITA livre des premières images

dpa

25.10.2019

Ces images prises par eROSITA montrent les amas de galaxies A3391 et A3395. Situés à quelque 800 millions d’années-lumière de la Terre, ces amas de galaxies ont été enregistrés par le télescope les 17 et 18 octobre 2019.
Ces images prises par eROSITA montrent les amas de galaxies A3391 et A3395. Situés à quelque 800 millions d’années-lumière de la Terre, ces amas de galaxies ont été enregistrés par le télescope les 17 et 18 octobre 2019.
T. Reiprich (Univ. Bonn), M. Ramos-Ceja (MPE), F. Pacaud (Univ. Bonn), D. Eckert (Univ. Geneva), J. Sanders (MPE), N. Ota (Univ. Bonn), E. Bulbul (MPE), V. Ghirardini (MPE), MPE/IKI

Le télescope à rayons X allemand eROSITA a été lancé dans l’espace il y a trois mois. L’appareil envoie désormais à la Terre des premiers résultats, à savoir des images impressionnantes de nos galaxies voisines.

Pour ses premières images, eROSITA a ciblé le Grand Nuage de Magellan et deux amas de galaxies situés à une distance d’environ 800 millions d’années-lumière. Cette semaine, l’Institut Max-Planck de physique extraterrestre a publié les images enregistrées par le télescope à rayons X et transmises à la Terre. Ce sont des images de structures colorées qui représentent des gaz chauds ainsi que des rémanents de supernovæ issus d’explosions stellaires. «Les premières images montrent la véritable beauté de l’univers caché», s’est réjoui le responsable du projet, Peter Predehl.

eROSITA («extended ROentgen Survey with an Imaging Telescope Array») rend les structures de l’univers visibles à l’aide de rayons X. La clé réside dans les amas de galaxies, des accumulations de milliers de galaxies reliées entre elles par la gravitation. Leur répartition témoigne de la croissance de l’univers depuis le Big Bang. Ceci est en grande partie déterminé par l’énergie noire. eROSITA détecte les forces à travers un gaz à 100 millions de degrés. La température est si élevée que le gaz émet un rayonnement X qu’eROSITA absorbe.

Dans les premières images reçues de l’espace, le Grand Nuage de Magellan apparaît sous la forme d’une structure ronde et rougeâtre. Parmi tout cela, on aperçoit des points lumineux, qui sont des étoiles ou des trous noirs dans des galaxies lointaines, qui collectent la matière dans leur environnement et rayonnent ainsi de façon intense.

D’après les chercheurs, les images d’amas de galaxies – qui scintillent en vert sur les images – reliés par des traînées bleues sont particulièrement spectaculaires d’un point de vue scientifique. Elles montrent pour la première fois que les amas de galaxies – A3391 et A3395 – interagissent de manière dynamique. «On ne l’avait pas encore vu ainsi, mais on espérait pourvoir montrer cela avec eROSITA», a déclaré Peter Predehl.

Cette image montre le Grand Nuage de Magellan, observé sur plusieurs images individuelles avec les sept modules de télescope d’eROSITA les 18 et 19 octobre 2019. L’émission diffuse provient du gaz chaud entre les étoiles.
Cette image montre le Grand Nuage de Magellan, observé sur plusieurs images individuelles avec les sept modules de télescope d’eROSITA les 18 et 19 octobre 2019. L’émission diffuse provient du gaz chaud entre les étoiles.
F. Haberl, M. Freyberg und C. Maitra, MPE/IKI

Un lanceur russe transportant eROSITA ainsi qu’un télescope russe a décollé pour l’espace le 14 juillet depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. Les télescopes ont désormais atteint leur objectif situé à 1,5 million de kilomètres, à partir duquel ils entament un inventaire cosmique de l’univers chaud qui durera plusieurs années.

Les données doivent permettre d’établir une carte céleste décrivant l’univers et son évolution. Les astronomes prévoient de découvrir environ 100 000 amas de galaxies ainsi que plusieurs millions de trous noirs actifs dans les centres galactiques. Dans la mesure où la lumière émanant de galaxies lointaines voyage depuis longtemps, le télescope peut remonter jusqu’à six milliards d’années.

Le télescope à rayons X est composé de sept modules de miroirs identiques. Après l’installation des miroirs et des caméras dans la salle blanche de l’Institut Max-Planck de physique extraterrestre, les yeux à rayons X ont été fermés à l’aide de volets de protection.
Le télescope à rayons X est composé de sept modules de miroirs identiques. Après l’installation des miroirs et des caméras dans la salle blanche de l’Institut Max-Planck de physique extraterrestre, les yeux à rayons X ont été fermés à l’aide de volets de protection.
Peter Friedrich/MPE

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