Sur les traces du Big BangLe télescope eROSITA livre des premières images
dpa
25.10.2019
Le télescope à rayons X allemand eROSITA a été lancé dans l’espace il y a trois mois. L’appareil envoie désormais à la Terre des premiers résultats, à savoir des images impressionnantes de nos galaxies voisines.
Pour ses premières images, eROSITA a ciblé le Grand Nuage de Magellan et deux amas de galaxies situés à une distance d’environ 800 millions d’années-lumière. Cette semaine, l’Institut Max-Planck de physique extraterrestre a publié les images enregistrées par le télescope à rayons X et transmises à la Terre. Ce sont des images de structures colorées qui représentent des gaz chauds ainsi que des rémanents de supernovæ issus d’explosions stellaires. «Les premières images montrent la véritable beauté de l’univers caché», s’est réjoui le responsable du projet, Peter Predehl.
eROSITA («extended ROentgen Survey with an Imaging Telescope Array») rend les structures de l’univers visibles à l’aide de rayons X. La clé réside dans les amas de galaxies, des accumulations de milliers de galaxies reliées entre elles par la gravitation. Leur répartition témoigne de la croissance de l’univers depuis le Big Bang. Ceci est en grande partie déterminé par l’énergie noire. eROSITA détecte les forces à travers un gaz à 100 millions de degrés. La température est si élevée que le gaz émet un rayonnement X qu’eROSITA absorbe.
Dans les premières images reçues de l’espace, le Grand Nuage de Magellan apparaît sous la forme d’une structure ronde et rougeâtre. Parmi tout cela, on aperçoit des points lumineux, qui sont des étoiles ou des trous noirs dans des galaxies lointaines, qui collectent la matière dans leur environnement et rayonnent ainsi de façon intense.
D’après les chercheurs, les images d’amas de galaxies – qui scintillent en vert sur les images – reliés par des traînées bleues sont particulièrement spectaculaires d’un point de vue scientifique. Elles montrent pour la première fois que les amas de galaxies – A3391 et A3395 – interagissent de manière dynamique. «On ne l’avait pas encore vu ainsi, mais on espérait pourvoir montrer cela avec eROSITA», a déclaré Peter Predehl.
Un lanceur russe transportant eROSITA ainsi qu’un télescope russe a décollé pour l’espace le 14 juillet depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. Les télescopes ont désormais atteint leur objectif situé à 1,5 million de kilomètres, à partir duquel ils entament un inventaire cosmique de l’univers chaud qui durera plusieurs années.
Les données doivent permettre d’établir une carte céleste décrivant l’univers et son évolution. Les astronomes prévoient de découvrir environ 100 000 amas de galaxies ainsi que plusieurs millions de trous noirs actifs dans les centres galactiques. Dans la mesure où la lumière émanant de galaxies lointaines voyage depuis longtemps, le télescope peut remonter jusqu’à six milliards d’années.
Ce télescope soviétique est en état de décomposition en Arménie
La première image officielle du satellite «Spoutnik 1» ne fut publiée pour la première fois à Moscou que le 9 octobre 1957, soit cinq jours après son lancement dans l'espace. «PS-1» déclencha la «Crise du Spoutnik» à l'ouest.
Photo: Keystone
Le premier missile intercontinental de type R7 testé peu de temps avant et qui permit d'envoyer «Spoutnik 1» en orbite terrorisa le monde occidental. En réalisant ce que l'Union soviétique était capable d'accomplir, les Etats-Unis prirent conscience de leur vulnérabilité.
Photo: Keystone
Le satellite qui marqua le début de l'ère spatiale affichait un diamètre de 58 centimètres pour un poids de 83,6 kilos. La boule d'aluminium remplie d'azote abritait deux émetteurs radios, trois batteries zinc-argent ainsi qu'un système de régulation thermique avec des ventilateurs et des capteurs pour la température interne et externe.
Photo: Keystone
Avant «Spoutnik 1», les Etats-Unis se considéraient comme la nation la plus avancée sur le plan technologique. Photo: en octobre 1957 au Parc Allegheny-Riverview à Pittsburgh (Etats-Unis), les «spécialistes des satellites» tentent de trouver dans le ciel le satellite spatial russe au moyen de télescopes.
Photo: dpa
Le lancement de Spoutnik suscita l'euphorie des Etats du Pacte de Varsovie; à l'ouest, on craignait que les Etats-Unis et l'Europe occidentale puissent désormais se trouver à portée des missiles intercontinentaux soviétiques. L'industrie du jouet saisit rapidement cette opportunité: alors que le satellite nous survolait encore, elle présenta, à Munich, ses produits Spoutnik pour Noël.
Photo: Keystone
Le traumatisme de la guerre froide - sa copie - est aujourd'hui suspendu de manière pacifique au plafond d'un musée de Moscou.
Photo: NSSDC, NASA
L'historien Vyacheslav Klimentov est vice-directeur du musée de l'astronautique à Moscou. Il prévoit de célébrer le jubilé de Spoutnik: «Nous sommes très fiers que cet anniversaire ne soit pas un événement exclusivement russe et qu'il soit fêté dans le monde entier». Derrière lui se trouve un tableau du principal constructeur Sergueï Korolev, le célèbre père du Spoutnik.
Photo: dpa
Sous la direction de Korolev, de nombreuses victoires furent remportées par les Soviétiques dans la course à l'espace: notamment avec le cosmonaute Youri Gagarine qui devint, le 12 avril 1961, le premier homme envoyé dans l'espace dans la navette spatiale Vostok 1.
Photo: dpa
«Oui, nous avons établi des fondements très avancés pour l'époque, dont nous profitons encore aujourd'hui» a indiqué le responsable de l'Agence spatiale russe Roscosmos au journal «Iswestija».
Photo: dpa
Et les succès de l'époque sont encore une source de stimulation pour la nation spatiale russe. La devise est désormais: la collaboration. Le cliché mis à disposition par la NASA et capturé depuis le Deep Space Climate Observatory montre la Lune devant la Terre.
Photo: dpa
L'astronautique russe n'a plus connu de grandes avancées depuis bien longtemps. Après la dislocation de l'URSS, le secteur a essuyé des échecs, coups du sort et défaillances. Roscosmos compte des cosmonautes passionnés comme Sergueï Riazanski. Le biochimiste travaille actuellement sur la Station spatiale internationale (ISS). La photo de la NASA représente l'ISS.
Photo: dpa
En collaboration avec le partenaire européen, l'ESA, l'agence spatiale Roscosmos scrute la planète rouge. Un programme lunaire pluriel est en cours de préparation, il doit s'achever en 2030 avec le premier débarquement d'un cosmonaute sur le satellite de la Terre. Photo: une fusée d'une mission spatiale commune menée par l'ESA et Roscosmos décolle le 14 mars 2016 à Baïkonour (Kazakhstan).
Photo: Stephane Corvaja/ESA/dpa
Dès 2016, la Russie a ouvert une nouvelle base de lancement avec Vostotchny en Extrême-Orient. Photo: une capsule Soyouz atterrit en parachute le 3 septembre 2017 avec à son bord l'astronaute américaine multi-records Whitson, son collègue Jack Fischer et le cosmonaute russe Iourtchikhine, près de la ville de Jezkazgan au cœur de la steppe kazakhe.
Photo: dpa
«Au cours des dix prochaines années, nous devons imaginer des innovations compétitives et révolutionnaires» a exigé récemment le président Vladimir Poutine. Il souhaite faire développer de nouveaux matériels, fusées et capsules spatiaux. M. Poutine a indiqué que la Russie devait développer son potentiel, mais également renforcer la collaboration internationale. Photo: le cosmonaute russe Fiodor Iourtchikhine (au centre), commandant de l'expédition 52 de l'ISS, est extrait de la capsule Soyouz le 3 septembre 2017, peu après l'atterrissage dans la steppe kazakhe.
Photo: dpa
Le dirigeant de Roscosmos, Komarov, note avec intérêt que les milliardaires émergents aux Etats-Unis, comme le fondateur de SpaceX Elon Musk, apparaissent comme des mécènes de l'astronautique et bouleversent le secteur avec des fusées réutilisables. Par ailleurs, il n’imagine l'avenir qu'en coopérant avec des investisseurs privés. «Mais jusqu'à maintenant, nous n'avions encore (en Russie) aucun investisseur important» a-t-il expliqué. Photo: derniers préparatifs sur la fusée Falcon 9 SpaceX réalisés le 13 août 2017 au Centre spatial Kennedy à Cap Canaveral, en Floride (Etats-Unis).