Sciences & Technique Nouvelle étape du tour du monde du bateau laboratoire Energy Observer

AFP

19.3.2019 - 08:51

Le bateau laboratoire Energy Observer photographié à Dinard le 25 août 2017
Le bateau laboratoire Energy Observer photographié à Dinard le 25 août 2017
Source: AFP/Archives

Le bateau laboratoire Energy Observer, premier navire capable de produire son propre hydrogène, est reparti dans la nuit de lundi à mardi de Saint-Malo pour la deuxième étape de son tour du monde destiné à tester de nouvelles technologies énergétiques, a-t-on appris auprès des organisateurs.

Lors de sa première expédition commencée en juin 2017, ce laboratoire énergétique couvert de panneaux photovoltaïques (168 m2 désormais) a parcouru plus de 10.000 milles marins en France et en Méditerranée, utilisant principalement l'énergie solaire, mais aussi de l'hydrogène produit par électrolyse à partir de l'eau de mer.

Mais la partie éolienne de ce mix d'énergies renouvelables n'a pas été concluante, les deux éoliennes à axe vertical et l'aile de traction (kite) ne fonctionnant pas comme espéré, a expliqué à l'AFP le chef d'expédition Jérôme Delafosse.

Pour cette nouvelle étape qui les conduira vers la mer du Nord et la Baltique, le navire sera donc équipé mi-avril à Amsterdam d'ailes de 12 mètres d'envergure baptisées «Oceanwings», conçues par le cabinet d'architecture navale VPLP en s'inspirant des voiles des navires de la Coupe de l'America.

Ce sont des «ailes rigides, comme des ailes d'avion à la verticale» et «beaucoup plus simples d'utilisation qu'un kite», a indiqué M. Delafosse.

Ces ailes entièrement automatisées, rotatives à 360° et pouvant s'affaler devraient permettre d'augmenter la vitesse du navire et de soulager les moteurs, permettant ainsi la production d'hydrogène en mer.

«On utilise le vent, on soulage notre production et l'énergie solaire qu'on va recevoir, au lieu de la mobiliser pour propulser le bateau, on va l'envoyer dans l'électrolyseur, la chaine de production d'hydrogène», a précisé M. Delafosse.

Si cela devrait ainsi permettre au navire d'atteindre son objectif d'autonomie énergétique pour traverser ensuite l'Atlantique et le Pacifique pour terminer son tour du monde d'ici 2022, les porteurs du projet espèrent aussi que cette technologie puisse être adaptée aux cargos de transport maritime ou aux navires de croisières.

«Je crois profondément que ces ailes peuvent constituer une véritable rupture technologique dans la réduction des dépenses énergétiques des navires de commerce», insiste dans un communiqué Victorien Erussard, fondateur et capitaine d'Energy Observer. «Associées à l'hydrogène, c'est le combo gagnant pour un transport maritime propre.»

L'hydrogène contient jusqu'à trois fois plus d'énergie par unité de masse que le gazole et 2,5 fois plus que le gaz naturel. De plus, sa combustion ne rejette ni CO2 ni particules fines, mais il est aujourd'hui produit principalement à partir d'énergies fossiles.

L'objectif d'Energy Observer est de montrer qu'il peut être produit à partir d'énergies renouvelables.

L'ancien catamaran de 30,5 m de long pour 12,80 m de large, était à l'origine un voilier de course construit en 1983 au Canada.

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