EnvironnementQuand le navire passe, les baleines se taisent
Relaxnews
24.10.2018 - 22:17
Les baleines à bosse ont cessé de chanter au passage d'un navire et sont restées silencieuses pendant au moins la demi-heure suivante, selon les observations de chercheurs japonais dans une petite zone calme du Pacifique à 1.000 km au sud de Tokyo.
Chaque jour, les chercheurs ont écouté sous l'eau, grâce à deux micros sous-marins, le chant de quelques baleines avant et après le passage du seul grand navire traversant ces eaux, entre 7H30 et 8H00 du matin, près de Chichi-jima, dans l'archipel d'Ogasawara.
Les baleines semblaient s'écarter immédiatement du bateau. Une seule, durant l'expérience menée de février à mai 2017, est restée dans un rayon de 500 mètres. Et une fois le bateau passé, les baleines se trouvant à moins de 1.200 mètres se sont généralement tues ou ont réduit leur niveau sonore.
"La réaction principale des baleines à bosse fut d'arrêter de chanter, soit à l'approche du navire, soit après son passage", écrivent Koki Tsujii et ses collègues de l'association d'observation des baleines d'Ogasawara dans cette petite étude parue mercredi dans le journal scientifique PLOS One.
L'article soulève de nombreuses questions non élucidées. On ne sait pas pourquoi les baleines se taisent, au lieu de changer de chant. On ne sait pas comment les femelles réagissent au bruit généré par le bateau, car seuls les mâles chantent. Et l'échantillon est petit: 26 baleines repérées sur 35 jours, soit seulement une à trois par jour.
Mais la recherche sur les conséquences du vacarme créé par les humains sous les océans est ancienne et fournie.
Des ravages causés par l'homme
De nombreux travaux ont mis en évidence depuis des années des perturbations, voire des ravages, chez les poissons, les cétacés et le plancton, provoqués par le bruit des moteurs de navires, porte-conteneurs et canons à air utilisés par l'industrie pétrolière pour explorer les fonds sous-marins.
Cette étude, bien que limitée, est "frappante", dit à l'AFP Linda Weilgart, de l'université canadienne Dalhousie, et consultante pour l'ONG OceanCare, car la réaction des baleines s'est produite face à un niveau sonore relativement faible. Elle appelle à d'autres études pour confirmer et détailler ces travaux.
"Cette étude ajoute une autre pièce au puzzle d'une planète bleue devenue bien trop bruyante pour les baleines", ajoute Nicolas Entrup, expert à OceanCare, qui tente de mobiliser la communauté internationale contre le bruit sous-marin. "Il est temps de baisser le volume".
«Si les insectes disparaissent, l'ensemble de l'écosystème s'effondrera», assure l'entomologiste Doug Tallamy. «Le monde commencerait alors à se décomposer.»
Photo: Getty Images/Peter Macdiarmid
Il est de plus en plus rare de retrouver son pare-brise rempli d'insectes morts après un long voyage. Ce constat n'a rien d'une preuve scientifique à lui seul, mais cumulées, de telles observations suggèrent que l'équilibre écologique est en plein bouleversement.
Photo: Getty Images
D'après une étude, le Canada et les États-Unis ont vu leur nombre de coccinelles baisser de 14 pour cent entre 1987 et 2006.
Photo: Keystone/John Don Ryan
Pour l'instant, tout indique que les causes de cette hécatombe sont multiples: perte des habitats naturels, monoculture, utilisation généralisée d'insecticides pour éliminer les nuisibles.
La pollution lumineuse serait elle aussi à l'origine de la baisse du nombre d'insectes.
Photo: Keystone/John Minchillo
L'écologiste Toke Thomas Høye, de l'Université danoise d'Aarhus, a étudié la prolifération des mouches au Groenland, à 500 kilomètres de toute civilisation. Il a également observé une importante diminution de leur nombre sur place – moins 30 pour cent depuis 1996. Dans une étude, le scientifique associe ce phénomène à la hausse des températures.
Photo: Keystone
Vu le manque de données plus anciennes, «nous ne savons pas exactement dans quelle mesure nous vivons une "anthropocalypse"», a déclaré May Berenbaum de l'Université de l'Illinois. Si les études isolées sont peu significatives, certains signes ne mentent pas et suggèrent qu'il y a un problème.
Photo: Getty Images
L'entomologiste David Wagner, originaire du Connecticut, observe également ce changement à l'occasion des camps de jeunesse estivaux auxquels il participe. Pour les jeunes, il devient de plus en plus difficile d'observer différentes espèces d'insectes sur place, explique-t-il. La jeune génération à laquelle il enseigne aujourd'hui considérera donc bientôt cette baisse du nombre d'insectes comme tout à fait normale. «Ils ne se rendent pas compte que nous risquons de faire face à une véritable catastrophe écologique.»
Photo: Getty Images
L'adoption de mesures comme la construction d'hôtels à insectes peut aider au maintien du monde des insectes, même dans les grandes villes.
Gaza: l'armée israélienne reconnaît une "grave erreur"
L'armée israélienne a reconnu mercredi une "grave erreur" après la frappe qui a tué sept collaborateurs de l'ONG humanitaire World Central Kitchen dans la bande de Gaza, un drame qui suscite la consternation internationale.
03.04.2024
Macron et Lula affichent leur entente, sous le signe de l'Amazonie
Les présidents français Emmanuel Macron et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ont mis en avant le partenariat entre les deux pays en lançant mardi un programme d'investissements verts pour l'Amazonie. (afp)
28.03.2024
Vladimir Poutine prie pour les victimes
Le président russe se recueille après l'attaque terroriste contre la salle de concert Crocus City Hall à Krasnogorsk.
27.03.2024
Gaza: l'armée israélienne reconnaît une "grave erreur"
Macron et Lula affichent leur entente, sous le signe de l'Amazonie