Romeo, grenouille aquatique de Sehuencas, était jusqu'ici la dernière grenouille connue de son espèce. AFP PHOTO / GLOBAL WILDLIFE CONSERVATION / ROBIN MOORE
Romeo vit depuis une dizaine d'années au Muséum d'histoire naturelle de Cochabamba, en Bolivie. AFP PHOTO / GLOBAL WILDLIFE CONSERVATION / ROBIN MOORE
Roméo, une des dernières grenouilles de son espèce, a trouvé sa Juliette
Romeo, grenouille aquatique de Sehuencas, était jusqu'ici la dernière grenouille connue de son espèce. AFP PHOTO / GLOBAL WILDLIFE CONSERVATION / ROBIN MOORE
Romeo vit depuis une dizaine d'années au Muséum d'histoire naturelle de Cochabamba, en Bolivie. AFP PHOTO / GLOBAL WILDLIFE CONSERVATION / ROBIN MOORE
La grenouille bolivienne Roméo, célibataire et sans enfant, a trouvé sa Juliette. Ne manque plus que les flèches de Cupidon pour rapprocher les deux amphibiens et tenter de sauver leur espèce menacée.
Roméo vit depuis une dizaine d'années au Muséum d'histoire naturelle de Cochabamba, en Bolivie. Avec une espérance de vie d'une quinzaine d'années, il était jusqu'ici la dernière grenouille connue de son espèce.
En février dernier, il est devenu mondialement célèbre. Pour la Saint-Valentin, les gardiens de cette grenouille aquatique de Sehuencas (Telmatobius yuracare) ont décidé de passer à la vitesse supérieure afin de tenter de lui trouver sa moitié : un partenariat avec le site de rencontres Match.com a été mis en place.
L'établissement et le Global wildlife conservation (GWC) se sont donc associés au premier site de rencontres mondial en vue de lever des fonds.
Quelque 25.000 dollars (21.900 euros) ont été récoltés, bien au-delà de l'objectif initial de 15.000 dollars (13.200 euros), selon Teresa Camacho Badani, responsable du département d'herpétologie du Muséum de Cochabamba.
La collecte a permis de lancer l'exploration de cours d'eau boliviens, pour tenter de localiser une femelle de son espèce, y compris encore au stade de têtard.
Depuis le mois de novembre, quatre expéditions de 6 jours chacune, ont eu lieu : outre Juliette, les scientifiques ont rapporté quatre autres spécimens, trois mâles et une femelle.
Il reste d'autres zones à explorer et "nous le ferons jusqu'au mois de mars", lorsque la saison des pluies se termine, a expliqué Teresa Camacho.
Juliette "a été découverte au cours d'une expédition dans les bois nuageux de Bolivie, dans une zone qui se trouve entre les localités de Pojo et Comarapa" dans le centre du pays, a déclaré à l'AFP la responsable du musée.
C'est dans cette même zone, il y a une dizaine d'années, que des biologistes avaient découvert Roméo.
"Voilà 10 ans que Roméo, la dernière grenouille aquatique de Sehuencas connue, ne connaît pas l'amour. Mais le sort de cet heureux célibataire est sur le point de changer radicalement", affirme GWC dans un communiqué.
- Rendez-vous arrangé -
La promise et ses congénères récemment découverts ont été placés en quarantaine dans une partie du musée pour qu'ils puissent s'acclimater à la captivité dans des conditions reproduisant leur environnement naturel.
Ils reçoivent également un traitement contre la chytridiomycose, maladie causée par un champignon tueur, le Batrachochytrium dendrobatidis (Bd), qui fait des ravages parmi les amphibiens en Europe, sur le continent américain et en Australie.
La priorité est désormais d'apprêter Juliette pour sa rencontre avec Roméo. Lui est de couleur marron avec des tâches sombres et mesure 62,04 millimètres. Elle, fait 55,6 millimètres, et est un peu plus sombre.
"Après cela, Roméo rencontrera sa Juliette. On veut aussi s'assurer des conditions parfaites pour leur rendez-vous arrangé", confie la responsable du musée.
"Pour reproduire les conditions naturelles, nous avons pris des mesures de température et de qualité de l'eau dans les cours d'eau", détaille-t-elle, espérant que ce soit un "coup de foudre !".
Réponse le 14 février, jour de la Saint-Valentin, où la rencontre a été programmée.
Si tel n'est pas le cas, les experts envisagent d'autres alternatives, comme le recours à la science ou l'accouplement d'autres spécimens.
GWC a également annoncé qu'au côté du musée "ils travailleront également avec un laboratoire de l'université Macquarie de Sydney, en Australie, pour collecter et congeler le sperme de Roméo et les gamètes (sperme, ovules) des autres grenouilles pour que nous puissions tenter la fécondation in vitro".
Le Global wildlife conservation rappelle que par le passé, les grenouilles aquatiques de Sehuencas étaient très nombreuses au fond des petits ruisseaux et rivières des zones humides des forêts boliviennes.
Le changement climatique, conjugué à la destruction de leur habitat, la pollution et les maladies, ont fait chuter drastiquement leur nombre.
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