Améliorations foncières Améliorations foncières: le canton de Vaud propose 30 millions

gsi, ats

19.10.2021 - 15:16

Le conseiller d'Etat Philippe Leuba a présenté mardi dans une ferme de Palézieux le rapport agricole vaudois et un crédit de 30 millions pour les améliorations foncières.
Le conseiller d'Etat Philippe Leuba a présenté mardi dans une ferme de Palézieux le rapport agricole vaudois et un crédit de 30 millions pour les améliorations foncières.
ATS

Le conseil d'Etat vaudois souhaite consacrer un montant «sans précédent» pour les améliorations foncières (AF) destinées aux agriculteurs. Un crédit-cadre de 30 millions de francs sur deux ans est proposé pour subventionner toute une série de projets.

Keystone-SDA, gsi, ats

Ecuries, fosses à purin, chemins d'accès ou évacuation des eaux sont quelques-unes des réalisations qui pourront bénéficier de ce crédit, qui doit encore être validé par le Grand Conseil.

«Avec 30 millions, nous proposons une somme inégalée jusqu'ici, en hausse de 25% par rapport au précédent crédit-cadre (24 millions pour la période 2019-2021)», a souligné le conseiller d'Etat Philippe Leuba, mardi devant la presse dans une ferme de Palézieux. A ce montant, il faudra ajouter 12 millions venus de la Confédération, a-t-il précisé.

Le ministre de l'économie a relevé que ces AF pouvaient parfois paraître «anecdotiques», mais qu'elles avaient en réalité un impact «considérable». Il a pris l'exemple de machines destinées aux traitements phytosanitaires qui, au lieu d'être lavées «au jet dans la cour», pourraient bénéficier de la construction de «places de lavage» afin d'éviter de polluer les sols.

La «réconciliation» entre une agriculture productive et l'environnement constitue justement l'un des buts principaux de ces AF, tout comme le bien-être des animaux. «Si vous voulez des sorties régulières du bétail à l'air libre, il faut des infrastructures adaptées», a poursuivi Philippe Leuba.

Cochons heureux

A ce titre, il s'est réjoui du développement des porcheries estampillées «paille et soleil», qui doivent offrir suffisamment d'espaces extérieurs aux animaux. Selon M. Leuba, 70% des porcheries vaudoises suivent actuellement ces préceptes, contre 50% au niveau suisse.

«Les cochons vaudois sont les plus heureux du pays. Voilà un résultat tangible de notre politique agricole: le bien-être des animaux est respecté sans affecter la production porcine», a-t-il affirmé.

Outre ce nouveau crédit pour les améliorations foncières, Philippe Leuba a présenté mardi le rapport de la politique agricole vaudoise pour la période 2014-2018, qui sera aussi prochainement soumis au Grand Conseil.

«Même si l'Etat ne peut pas tout, cette politique ambitieuse a apporté des résultats largement satisfaisants», a-t-il relevé, sans pour autant nier «les difficultés» rencontrées par les agriculteurs. Il a notamment rappelé que certains secteurs traversaient «une période très dure», citant l'exemple des betteraviers.

Incohérences

Le conseiller d'Etat a aussi estimé que les agriculteurs avaient besoin de davantage de «cohérence» de la part de la population, lorsque celle-ci défend une production de qualité mais refuse certains projets. Il a mentionné le récent échec dans les urnes d'une nouvelle porcherie «5 étoiles» à Thierrens. «C'est comme pour les éoliennes, on veut toujours que cela se fasse loin de chez soi», a-t-il relevé.

De même, le ministre a regretté que le droit fédéral amène parfois les agriculteurs devant des «instructions incompatibles». Et de citer l'exemple d'un paysan qui doit offrir une plus grande surface à son bétail mais qui n'est pas autorisé à agrandir son écurie. «Je comprends l'énervement des agriculteurs», a-t-il dit.

Egalement présent mardi à Palézieux, le directeur de Prométerre Luc Thomas a salué les efforts de l'Etat de Vaud: «Je ne pense pas que les agriculteurs des autres cantons ont la chance d'avoir un tel soutien. Nous travaillons main dans la main.» Il a particulièrement applaudi le nouveau crédit pour les améliorations foncières, «l'un des instruments essentiels de la politique agricole cantonale».