Danger en montagne Appel à la prudence et à la responsabilité

zd, ats

19.1.2021 - 12:42

Deux skieurs ont perdu la vie lundi en Valais, emportés par des avalanches à Verbier et à Nendaz, alors qu'ils faisaient du hors-piste. Autorités et secours appellent à la prudence et à la responsabilité.

En descendant un couloir escarpé, un skieur a déclenché une avalanche à Verbier le 18 janvier. Celle-ci a emporté 10 personnes au total. Un Britannique a été tué et un autre freerider grièvement blessé.
En descendant un couloir escarpé, un skieur a déclenché une avalanche à Verbier le 18 janvier. Celle-ci a emporté 10 personnes au total. Un Britannique a été tué et un autre freerider grièvement blessé.
KEYSTONE

Le degré de danger est de 3 sur une échelle qui compte 5 paliers. Il s'agit de «la situation la plus critique pour les adeptes de sports d'hiver», selon l'Institut pour l'étude de la neige et des avalanches (SLF). Pronostiquée environ 30 % de l’hiver, elle fait environ 50 % des victimes.

Lundi matin, une avalanche a emporté dix skieurs sur les hauts de Verbier dans le secteur du Vacheret en dehors du domaine skiable. Un Anglais de 38 ans domicilié dans la station est décédé et une autre personne blessée, a été héliportée à l'hôpital de Sion. Les autres skieurs sont indemnes.

Un autre décès a eu lieu quelques heures plus tard dans la région du col des Gentianes à Siviez (Nendaz VS) en raison d'une avalanche. Héliportée à l'hôpital de Sion, cet Irlandais de 29 ans, domicilié dans le canton du Valais, a succombé à ses blessures lors de son arrivée.

Les investigations pour ces deux coulées sont toujours en cours, indique à Keystone-ATS la police cantonale valaisanne qui appelle dans la foulée à la plus grande prudence.

Des plaques à vent

Selon les premières constatations, lors de ces accidents, ce sont des plaques à vent qui se sont détachées au moment du passage des skieurs. «La situation est actuellement délicate. Il y a eu beaucoup de vent qui a balayé la neige fraiche vers des versants plus abrités. En s'y accumulant, celle-ci forme ce qu'on appelle des plaques à vent qui sont très piégeuses pour les skieurs», explique le chef des guides de la Maison FXB du Sauvetage Pascal Gaspoz.

Ces prochains jours, le danger d'avalanche va rester marqué (niveau 3 sur 5). Et les précipitations annoncées en fin de semaine pourraient encore aggraver la situation, souligne le guide-sauveteur.

L'évaluation des conditions doit être faite quotidiennement, «on ne peut pas se fier à des traces de skieurs pour s'engager sur une voie, ni à des habitudes. A chaque nouvelle chute de neige, à chaque variation du vent et de la température notamment, les cartes sont rabattues», insiste-t-il.

Le chef des guides appelle tous ceux qui pratiquent des activités hivernales à ne pas sortir des pistes balisée s'ils ne sont pas accompagné d’un guide de montagne et/ou «très expérimentés». Si le skieur délaisse ces principes la pratique du ski hors-piste peut, en cette période, devenir aussi fatal que de jouer à la roulette russe illustre Pascal Gaspoz.

Encore quatre lits en soins intensifs

A l'Hôpital du Valais, on redoute surtout les accidents graves qui risquent de surcharger le bloc opératoire et les soins intensifs dont l’équilibre est actuellement précaire entre la prise en charge des cas COVID et la reprise des opérations devenues urgentes, explique un porte-parole.

Pour l'heure, la situation est sous contrôle: lundi, il restait quatre lits en soins intensifs (2 à Sion et 2 à Viège). Une marge de manoeuvre habituelle «toutefois rendue possible par l'augmentation du nombre de lits de soins intensifs, faute de quoi ces services seraient occupés à 100%», selon le porte-parole. Celui-ci invite aussi la population «à adopter un comportement responsable durant toute cette période et pas uniquement sur les pistes de ski balisées».

Si l'activité aux urgences s'est inscrite en dessous des valeurs habituelles ces dernières semaines, samedi dernier, l'Hôpital du Valais a enregistré un pic aux urgences de Sion, avec 130 entrées. Un pic toutefois gérable pour ce service, note le porte-parole.

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