Votations fédérales Avions de combat: un oui arraché de justesse, la gauche encaisse le coup

ATS

27.9.2020

Roger Nordmann
Roger Nordmann
Keystone/ archives

Le suspense sur le sort qu'allaient réserver les Suisses aux avions de combat aura duré tout l'après-midi dimanche. La balance a fini par pencher in extremis du côté du oui avec 50,1%.

Dans l'attente des résultats, les camps du oui et du non ont été sur des charbons ardents tout dimanche après-midi. Cette longue incertitude a eu un goût «amer», pour Gianni Bernasconi, vice-président de la Société suisse des officiers.

«Nous étions sûrs que nous avions mené une campagne qui allait motiver facilement les Suisses, cela n'a pas été le cas apparemment», a-t-il dit sur la RTS. Soulagé, il relève que le «oui signifie une sécurité aérienne pour la population; cela n'est pas seulement un signal fort pour l'armée». Même s'il s'agit d'un oui du bout des lèvres, "c'est un oui quand même».

Ce score serré a été qualifié de «surprenant» par le nouveau président de l'UDC, le Tessinois Marco Chiesa, sur la RTS. «Sans avion de combat on ne pourrait pas défendre notre espace aérien, ni mettre toutes les pièces du puzzle ensemble. Cela aurait voulu dire que l'on perdait de notre souveraineté.»

Ecart avec les sondages

Lorenz Hess (PBD/BE) s'est dit également surpris par ce vote extrêmement serré. «Il était clair que nous n'allions pas réaliser un score fracassant en ces temps économiquement difficiles», a-t-il déclaré sur Blick TV. «Mais nous n'aurions pas pensé que nous passerions soudainement de 58% à 50,1%.» Le sondage SSR fin août donnait une majorité de 58% en faveur de l'acquisition des avions de combat, celui de Tamedia allait dans le même sens.

Pour Josef Lang, membre du GSsA, ce score serré est une surprise. «Nous pensions faire 40-45%, mais pas 50%. Cela montre qu'une grande partie de la population suisse ne croit pas que les avions de combat sont une vraie réponse aux dangers.» Le non relativement clair de la Suisse romande a pesé de tout son poids sur le scrutin national, a relevé l'ancien conseiller national (Vert/ZG). Mais cela n'aura pas suffi.

Pour le chef du groupe socialiste aux Chambres fédérales Roger Nordmann (PS/VD), même avec ce oui, «il est exclu d'acheter les F-35 américains, qui sont les plus chers», a-t-il dit à la RTS.

Pour Thomas Bruchez, secrétaire politique du Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA), cette votation sur les avions s'est caractérisée par son manque de transparence: "C'est un véritable chèque en blanc sur lequel la population était amenée à s'exprimer: on ne connaît ni le modèle, ni le type d'avion de combat", a-t-il dit sur les ondes de la RTS.

Si un oui sort des urnes, le processus d'acquisition va commencer. Et le GSsA se dit déjà prêt à lancer une initiative contre un type concret d'avion de combat. Pour le GSsA, c'est le début du combat dimanche et non la fin.

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