Santé Baume-Schneider appelle à négocier encore l'accord anti-pandémie

sn, ats

27.5.2024 - 10:15

La Suisse et l'ONU souhaitent que les 194 membres de l'OMS continuent à négocier un accord anti-pandémies. En ouvrant l'Assemblée mondiale de la santé lundi à Genève, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a promis que Berne s'engagerait pour un «résultat significatif».

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider promet que la Suisse s'engagera encore pour un accord contre les pandémies.
La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider promet que la Suisse s'engagera encore pour un accord contre les pandémies.
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Keystone-SDA, sn, ats

Les pays de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avaient acté vendredi soir l'impossibilité d'aboutir dans les deux ans prévus. L'Assemblée mondiale doit décider mardi de la suite à donner au dispositif pour éviter au moment des prochaines pandémies les atermoiements observés face au coronavirus.

«Nous devons continuer d'œuvrer pour un consensus afin de mieux protéger l'ensemble de nos populations», a dit la cheffe du Département fédéral de l'intérieur (DFI) devant les participants. Un appel partagé ensuite par vidéo par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Le Portugais a demandé «urgemment» aux délégations de «concrétiser un accord» qui «est une opportunité d'une génération» de préparer les prochaines pandémies.

De son côté, le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a répété qu'il restait «confiant» sur la possibilité d'un accord. «La solution est entre vos mains», a-t-il dit aux Etats membres. Il a admis que le délai était «ambitieux» et a dénoncé à nouveau la «désinformation» en marge des négociations.

Malgré tout, la conseillère fédérale salue l'"engagement inlassable" des Etats et les convergences déjà atteintes, demandant de collaborer et de défendre le multilatéralisme.

La Suisse est critiquée par les ONG pour sa volonté de licences volontaires et non obligatoires pour la fabrication de vaccins et autres technologies à l'avenir. Les Etats du Nord et du Sud divergent aussi encore sur les questions de financement ou encore sur le partage des indications sur les pathogènes.

Suisse pour une OMS plus efficace

Mme Baume-Schneider a aussi appelé à renforcer le Règlement sanitaire international (RSI) de 2005 qui régit la réponse internationale aux crises internationales. Celui-ci avait été largement remis en cause pendant la pandémie de coronavirus.

Il en va de «notre responsabilité», a insisté la conseillère fédérale. Là encore, malgré un accord de principe sur de nombreuses questions, les membres n'ont pas trouvé un consensus sur tous les amendements.

Principale innovation, une nouvelle «urgence pandémique» pourrait être décrétée par le directeur général de l'OMS selon des critères communs. Cet ajout permettrait d'activer les dispositifs prévus dans un futur accord contre les pandémies lorsque celui-ci sera en vigueur.

L'OMS prépare plus largement l'avenir de l'organisation. Les Etats membres doivent valider les grands axes de l'institution pour 2025 à 2028. La Suisse estime indispensable un financement souple et durable pour l'organisation. Elle souhaite aussi améliorer l'efficacité de l'institution.

Solidarité suisse avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée

Et Berne soutient l'appel à investissements flexibles pour l'organisation lancé dimanche soir par M. Tedros. L'OMS a besoin de trouver sept milliards de dollars sur quatre ans pour appliquer son nouveau dispositif.

L'actualité plus brûlante ne sera pas oubliée pour autant. Une discussion est prévue sur la situation sanitaire dans la bande de Gaza. Seuls quelques hôpitaux restent fonctionnels dans le territoire et l'approvisionnement en médicaments et en matériel médical reste difficile en raison de l'offensive israélienne. Parmi les projets de résolution, une portera sur l'Ukraine.

Mme Baume-Schneider a aussi relayé la «compassion» et la «solidarité» de la Suisse après le vaste glissement de terrain qui a enseveli plus de 2000 personnes en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'OMS a elle offert son assistance aux autorités, a dit le directeur général.