Avant PoutineBiden fait un tour de chauffe avec Parmelin à Genève avant Poutine
sn, ats
15.6.2021 - 20:23
Le président américain Joe Biden est arrivé dans une Genève sous haute sécurité. Avant son sommet avec Vladimir Poutine mercredi, il a rencontré mardi le président de la Confédération Guy Parmelin. Economie, Iran, avions de chasse, de nombreux sujets ont été discutés.
Keystone-SDA, sn, ats
15.06.2021, 20:23
16.06.2021, 07:17
ATS
Tout au long de la journée mardi, le dispositif de sécurité est monté en puissance, jusqu'à l'arrivée d'Air Force One sur le tarmac, peu après 16h20. Il aura fallu plusieurs minutes avant que M. Biden ne foule le sol genevois et ne serre les mains de M. Parmelin, du conseiller fédéral Ignazio Cassis, du président du gouvernement genevois Serge Dal Busco ou de la maire de Genève Frédérique Perler.
Le Conseil fédéral n'avait pas caché sa volonté d'accueillir ce sommet entre les Etats-Unis et la Russie. L'impact est «important pas seulement pour la Suisse, mais aussi pour le monde entier», a affirmé à la presse M. Parmelin, au terme de son dialogue avec le président américain.
La plupart des experts saluent cette rencontre qui pourrait durer jusqu'à cinq heures. Mais ils ne s'attendent pas à une importante avancée, ni sur le désarmement nucléaire ni sur des questions comme la cybersécurité, l'Ukraine, la Syrie, le Bélarus ou l'affaire Navalny.
Selon le président de la Confédération, la communauté internationale a besoin d'un «dialogue constructif» entre les deux grandes puissances pour affronter les défis mondiaux en pleine pandémie. Parmi les questions attendues, Washington et Moscou devraient mentionner la situation de plusieurs de leurs ressortissants détenus en Russie et aux Etats-Unis.
Emoi sur la fiscalité retombé
Un échange pourrait même être négocié. Dans ce cas, la Suisse serait prête à «apporter une aide» pour l'application concrète d'un tel réchauffement, a affirmé le conseiller fédéral Ignazio Cassis, qui a participé à la discussion avec M. Biden, tout comme le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken ou le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.
Après une tournée européenne pour relancer les liens avec des alliés des Etats-Unis échaudés par Donald Trump, le président américain est venu à Genève pour avancer vers une relation «stable et prévisible» avec Moscou. Un avis partagé par M. Poutine. Face à la montée de la Chine, Washington veut éviter des tensions trop importantes avec deux puissances rivales. Et défendre à nouveau «le monde libre» face aux autoritarismes.
Malgré une première rencontre de quelques dizaines de minutes seulement, dans un hôtel Intercontinental verrouillé par la sécurité américaine, M. Biden et M. Parmelin ont pu aborder les questions les plus urgentes entre leurs deux pays. Après l'émoi provoqué par «le paradis fiscal» affublé à la Suisse par le chef de la Maison Blanche récemment, ils semblent avoir fait retomber la polémique.
Mieux même, la Suisse souhaite poursuivre dans les prochains mois les discussions exploratoires sur un accord commercial avec Washington. Et elle espère pouvoir réviser un accord de principe sur la collaboration sur la formation professionnelle d'ici la fin de l'année. De son côté, M. Biden a rappelé que son pays était prêt à vendre des avions de chasse à la Suisse.
Il a remercié Berne pour la représentation des intérêts américains en Iran. Un pays qui a été largement abordé lors de la discussion, selon M. Cassis. Les négociations ont repris ces derniers mois pour tenter de relancer l'accord sur le nucléaire iranien dénoncé par M. Trump.
De son côté, Berne souhaiterait que le canal humanitaire qu'elle a lancé pour faciliter l'acheminement de médicaments en Iran, malgré les sanctions, soit davantage utilisé. Le président américain a promis de le «soutenir davantage», a ajouté M. Cassis.
Alors que M. Poutine est attendu mercredi à Genève, les habitants ont déjà pu se frotter aux perturbations liées au sommet. Des milliers de membres de forces de l'ordre sont actifs. Plusieurs rassemblements sont attendus.
Quelques dizaines d'opposants à Vladimir Poutine, membres de la diaspora russe, ont déjà manifesté en fin de journée. Ils ont demandé la libération des détenus politiques, notamment celle d'Alexeï Navalny, dans leurs pays.