Coronavirus Des cabinets médicaux romands en difficulté

ATS

7.5.2020 - 11:43

La Société médicale de la Suisse romande (SMSR) a effectué un sondage auprès de ses membres du 20 au 27 avril pour évaluer la situation dans les cabinets médicaux depuis le début de la crise du coronavirus (archives).
La Société médicale de la Suisse romande (SMSR) a effectué un sondage auprès de ses membres du 20 au 27 avril pour évaluer la situation dans les cabinets médicaux depuis le début de la crise du coronavirus (archives).
Source: Keystone/KEYSTONE POOL REUTERS/DENIS BALIBOUSE

Les cabinets médicaux romands sont sous tension depuis la pandémie du coronavirus. Ils enregistrent une baisse moyenne d'activité de 62,5%. Pour environ un tiers d'entre eux (32,6%), leur activité ne dépassait pas 20% de leur activité normale à fin avril.

La Société médicale de la Suisse romande (SMSR) a effectué un sondage auprès de ses membres du 20 au 27 avril pour évaluer la situation dans les cabinets médicaux depuis le début de la crise. Environ 2140 médecins de toutes les sociétés cantonales ont répondu, selon le site internet de la SMSR.

L'enquête montre que 71,6% des médecins interrogés indiquent avoir une activité de leur cabinet réduite de moitié ou davantage depuis le début de la pandémie. Le taux moyen d'activité estimé n'est que de 37,5%. Une large part de ces consultations restantes est aussi effectuée à distance, par téléphone ou en télémédecine (taux moyen estimé à 47,3%).

Risque important de fermetures

Cette baisse massive d'activités engendre des difficultés économiques importantes, en particulier pour les médecins exploitant un cabinet en raison individuelle (75,3% des sondés). Ces derniers n'ont en effet pas pu bénéficier pour eux-mêmes de mesures de chômage partiel (RHT) alors qu'ils ont pu en faire bénéficier leur personnel salarié. La SMSR rappelle que 70% du revenu d'un cabinet est affecté au paiement de ses charges, en moyenne.

Les mesures supplémentaires pour les indépendants annoncées le 16 avril par le Conseil fédéral sont dès lors jugées insuffisantes par 66,6% des médecins. Nombreux sont ceux qui estiment que pour éviter des fermetures de cabinets médicaux pour raisons économiques, des mesures supplémentaires de soutien devraient être prises par les autorités, par exemple à fonds perdus via un fonds de compensation spécial Covid-19 (48,6%), via de nouveaux crédits à taux zéro (39,7%), ou via des crédits d’impôts (38,7%), selon le sondage.

Pour tenter de limiter l'impact économique de la baisse des activités, 49,9% des cabinets médicaux ont déjà mis en place du chômage partiel (RHT), 15% ont demandé des crédits-relais, 5,4% des APG, 16,6% une baisse de loyer, 13% un report d'impôts et 12,5% un report de cotisations sociales, détaille encore l'enquête.

Des médecins testés positifs

S'agissant des mesures de protection en cabinet, seule une minorité de médecins déclare avoir suffisamment de masques de protection (11,4%) et de surblouses (15,2%) pour leur propre protection et celle du personnel. Dans environ un cabinet sur six (13,9%), des médecins ou collaborateurs ont déjà été testés positifs au Covid-19. La situation d'approvisionnement semble s'être détendue pour les masques chirurgicaux et les solutions hydroalcooliques: elle n'est plus un souci majeur pour environ neuf cabinets sur dix.

A noter encore que 66,7% des médecins romands interrogés estiment que la stratégie de déconfinement est adaptée. Seuls 17% la considèrent comme trop rapide. Le sondage montre aussi que 73,6% des médecins estiment que l'utilisation des masques devrait se faire pour toute la population, lorsque garder la distance sociale est impossible.

Enfin, une utilisation plus large des tests diagnostiques au sein de la population est recommandée par 61% des médecins sondés, y compris dans une proportion similaire pour l'ensemble des résidents et du personnel des EMS.

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