ElectionsDu plus jeune au plus vieux, les candidats se bousculent en Valais
vs, ats
15.2.2021 - 09:45
Ils sont 301 candidats à convoiter l'un des 130 sièges du parlement valaisan. Un record. Dans les starting-blocks de cette élection du 7 mars, de très jeunes candidats et des seniors qui n'ont pas tous déjà roulé leur bosse.
Avec actuellement 55 députés dans les travées du parlement, le PDC réunit le plus grand groupe et compte bien maintenir sa force. Il aligne 92 candidats, soit le plus grand nombre d'intéressés à un mandat parlementaire.
Parmi eux, Aristide Bagnoud, 64 ans, homme «de centre-droit» convaincu et doyen des candidats romands du parti. Celui qui a passé huit ans à la suppléance et quatre comme député apprécie le Grand Conseil où «l'on débat parfois farouchement entre groupes politiques tout en pouvant ensuite se retrouver autour d'un verre». Fraîchement retraité, il se réjouit de pouvoir s'investir «plus intensivement dans ce dernier mandat».
A ceux qui débuteront, il conseille «d'écouter ceux qui ont de l'expérience». Ecoute et respect, «des qualités essentielles pour tous dans un système politique de plus en plus conflictuel entre la gauche et la droite», constate-t-il.
Néophytes mais pas vraiment
Une adversité qui ne fait pas peur à Grégoire Uldry, UDC, 21 ans. Il ne craint ni l'ampleur du travail parlementaire ni l'exposition médiatique et sur les réseaux sociaux qui vont avec. «Je porte mes valeurs, quitte à être bien ou mal perçu», ajoute le benjamin des 60 candidats alignés par le parti pour défendre ses 23 fauteuils au parlement.
«Nous, les jeunes, allons vivre dans le monde qui est en train de se créer. C'est important qu'on puisse dire ce que nous souhaitons y intégrer», indique la socialiste Aline Baeriswyl, 22 ans, qui fait partie des 60 candidats d'une gauche qui occupe actuellement 18 sièges au Grand Conseil. À ceux qui estiment qu'elle est trop jeune pour peser dans un parlement, elle répond «que le Grand Conseil doit être représentatif de la population, en âge comme en genre».
Les deux vingtenaires ont déjà un peu de bouteille. Tombé dans la politique à 15 ans et demi, Grégoire Uldry a tenté sa chance aux élections de la Constituante et du Conseil national et présidait jusqu'il y a peu les Jeunes UDC du Valais romand.
Il se retrouve entièrement dans «les valeurs conservatrices, identitaires et chrétiennes» du parti. Aline Baeriswyl a rencontré la politique alors qu'elle jouait dans une fanfare indépendante. Pour celle qui a été élue au conseil général de Sion en automne, un engagement à gauche a sonné comme une évidence.
Des dossiers à défendre
Christiane Cipolla, 64 ans, se présente elle aussi pour la première fois mais n'est pas non plus entièrement néophyte. En 1984, elle faisait partie des jeunesses PDC, mais lorsqu'elle a décidé de reprendre la politique, à l'aube de sa retraite, c'est dans le parti des Verts qu'elle a retrouvé «le vent de fraîcheur» qui lui avait tant plu des décennies auparavant.
Cette biologiste, passionnée de nature et de jardinage, cite les valeurs, l'enthousiasme et les idées innovantes des Verts «pas cadenassés dans la structure d'un parti traditionnel» pour étayer ce changement de direction. Entre ces deux engagements, j'ai eu mes enfants, souligne la doyenne d'un parti qui a quadruplé sa députation en 2017 et compte aujourd'hui sur ses 38 candidats pour passer de huit à au moins onze sièges.
«Je me réjouis de défendre des dossiers tels que la mobilité, la synergie entre les régions ou encore la transition énergétique», relève Christiane Cipolla.
Des intérêts qu'elle partage avec Aline Baeriswyl: si elle est élue, la socialiste se battra pour la défense des revendications portées par la grève des femmes, une amélioration du réseau des transports publics et la gestion des paysages. Celle qui veut devenir ingénieure en géomatique et gestion du territoire a notamment en ligne de mire les lignes à très haute tension.
Au temps de la pandémie
S'il est élu, Aristide Bagnoud souhaite renforcer le soutien aux PME, à la culture et aux sports en cette période de pandémie. Ce père de trois enfants, sept fois grand-père, espère aussi pouvoir faire passer en plénum des mesures aidant les familles nombreuses.
De son côté, Grégoire Uldry, étudiant passionné d'histoire, voudrait s'opposer à toute taxe supplémentaire, notamment environnementale, et défendra le patrimoine immatériel et bâti «qui manquent de protection». Il encouragera toutes les mesures favorables à l'économie, à la spiritualité, au sport et aux loisirs, autant de domaines aujourd'hui «sacrifiés sur l'autel de la pandémie», déplore-t-il.