Solidarité Emmaüs au Parlement fédéral 50 ans après

ATS

24.5.2019 - 11:22

L'abbé Pierre avait tenu un discours dans la salle du Conseil national le 24 mai 1969 à l'occasion de l'adoption du Manifeste universel d'Emmaüs (archives).
L'abbé Pierre avait tenu un discours dans la salle du Conseil national le 24 mai 1969 à l'occasion de l'adoption du Manifeste universel d'Emmaüs (archives).
Source: KEYSTONE/STR

Emmaüs a célébré vendredi matin les 50 ans de son Manifeste universel dans la salle du Conseil national à Berne. Le 24 mai 1969, l'abbé Pierre rencontrait 70 groupes de 20 nations au même endroit pour donner le coup d'envoi au mouvement international.

Cette rencontre marquait l'adoption du Manifeste universel, le texte fondateur des luttes d'Emmaüs contre la pauvreté et l'exclusion. «C’est un immense honneur qu’un tel mouvement, inspiré par des valeurs aussi nobles, ait vu le jour ici, au sein même de la société civile, au cœur du pouvoir politique suisse», a déclaré la première citoyenne du pays, Marina Carobbio.

La venue d'Emmaüs dans la salle du Conseil national – un événement assez rare – a été facilitée par la conseillère nationale socialiste tessinoise. Selon elle, l'événement se justifiait de par les liens historiques du mouvement avec la Suisse mais aussi parce que la thématique a gardé toute son actualité.

Marina Carobbio a ainsi rappelé un épisode récent qui l'a marquée à Lugano. Il y a deux ans, un sans-abri qui s'était réfugié dans la cave d'un immeuble, est mort asphyxié par les fumées d'un incendie.

«Tous les habitants du bâtiment avaient pu être secourus. Mais pour lui, personne n’a rien pu faire, car sa présence était ignorée de tous», a-t-elle raconté. Cet épisode montre que l'expérience vécue par l'abbé Pierre en 1954 à Paris existe encore et toujours, y compris dans un pays riche comme la Suisse, a-t-elle dit en substance.

Nouvel élan

Cinquante ans après l'adoption du Manifeste, il faut «rappeler la nécessité de se battre à tout instant et partout dans le monde contre les causes de la pauvreté et de la misère», selon le Fribourgeois François Mollard, président de la Fédération Emmaüs Suisse.

Aujourd'hui, le mouvement compte 350 organisations dans 37 pays. Présentes sur tous les continents, elles sont engagées à donner un nouvel élan à la solidarité internationale. Cette journée commémorative était d'ailleurs placée sous le mot d'ordre: “Manifestons-nous pour la justice et la dignité”.

Après les discours sous la Coupole fédérale, l'oeuvre d'entraide invitait la population dans son «village Emmaüs» installé sur la Waisenhausplatz, à proximité du Palais fédéral, pour la partie plus festive.

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